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La Russie dément la mise en scène du cercueil à la Tour Eiffel
La Russie a vigoureusement nié toute implication dans une mise en scène qui a vu plusieurs cercueils apparaître à la Tour Eiffel à Paris.
Dans une déclaration mardi, l’ambassade de Russie en France a exprimé « une protestation énergique contre une nouvelle campagne russophobe lancée dans les médias français » qui, selon elle, affecte la sécurité de ses citoyens. La plainte survient alors que Moscou multiplie les démentis concernant ses tentatives présumées d’influencer l’opinion publique, alors que l’Occident envisage d’augmenter son soutien à l’Ukraine dans sa lutte contre l’invasion russe.
« La Fédération de Russie n’a jamais interféré et n’interfère pas dans les affaires intérieures de la France – notre pays a d’autres priorités, plus importantes », lit-on dans la déclaration de l’ambassade.
Cercueils à la Tour Eiffel
Samedi, cinq cercueils drapés du drapeau français et portant l’inscription « soldats français d’Ukraine » ont été déposés par trois hommes sortis d’une camionnette. Un Bulgare, un Ukrainien et un Allemand, qui ont été arrêtés par la suite, ont déclaré avoir été payés pour déposer les cercueils sur ce lieu touristique emblématique.
Les autorités françaises et les médias ont avancé que la Russie pourrait être à l’origine de cette mise en scène en réponse à la suggestion du Président Emmanuel Macron d’envoyer des militaires français en Ukraine pour aider et former ses forces ou de permettre l’utilisation d’armes françaises pour frapper à l’intérieur de la Russie.
Enquête
En rapportant l’incident, les médias français ont évoqué d’autres activités récentes que la police considère peut-être impliquées par des agents russes cherchant à influencer l’opinion publique.
En novembre, peu de temps après le déclenchement de la guerre de Gaza, plus de 200 peintures de l’Étoile de David sont apparues sur des bâtiments autour de Paris. La France a affirmé qu’une campagne de déstabilisation russe avait utilisé des comptes de médias sociaux automatisés pour attiser la controverse et la confusion autour des symboles et alimenter l’alarme concernant la hausse de l’antisémitisme.
Un couple moldave arrêté à Paris pour avoir dessiné des Étoiles de David sur une école a déclaré aux médias qu’ils agissaient sur ordre « d’un individu en Russie ».
Le mois dernier, des mains rouges ont été peintes sur un mémorial de l’Holocauste à Paris. La police pense que les auteurs se sont enfuis à l’étranger.
À l’approche des élections européennes du 6 juin, de nombreux rapports évoquent des efforts russes pour influencer le résultat et déstabiliser le bloc.
Les trois hommes arrêtés à propos de la dernière mise en scène, qui ont dit avoir été payés 400 euros (434 dollars) pour déposer les cercueils, ont comparu devant un juge dimanche. Les responsables ont déclaré que des enquêtes étaient en cours pour déterminer si la mise en scène avait été organisée depuis l’étranger.
Aucune immunité
Malgré ses affirmations d’innocence, Moscou semble ne pas pouvoir contenir sa colère contre Paris mardi. Le Kremlin a qualifié d’« absolue calomnie » les récentes allégations de Microsoft selon lesquelles la Russie aurait intensifié une campagne de désinformation en ligne visant la France et les prochains Jeux olympiques de Paris.
Selon Microsoft, deux entités soutenues par la Russie ont organisé une douzaine de sites web français diffusant de fausses nouvelles pour dénigrer la réputation du Comité international olympique et créer l’impression que les Jeux d’été seront entachés par la violence.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré qu’il n’y avait aucune substance dans les allégations. Il a également annoncé que la Russie ne pouvait pas garantir que les instructeurs militaires occidentaux qui forment les soldats ukrainiens ne seraient pas ciblés par l’armée russe. « Tout instructeur impliqué dans la formation du régime ukrainien n’a aucune immunité », a-t-il déclaré à la presse.