Jordanie rappelle son ambassadeur en Israël en réponse à la catastrophe de Gaza
La Jordanie a annoncé le rappel "immédiat" de son ambassadeur en Israël en réponse à la guerre à Gaza, accusant Israël de créer une "catastrophe humanitaire sans précédent". Le ministère des Affaires étrangères jordanien a déclaré dans un communiqué que "le ministre des Affaires étrangères Ayman Safadi a décidé de rappeler immédiatement l'ambassadeur de la Jordanie en Israël" afin de refléter la condamnation d'Amman de la "guerre israélienne qui tue des innocents à Gaza".
Test des relations Israël-Jordanie
La Jordanie, qui borde Israël à l'est, entretient un fragile accord de paix avec Tel Aviv depuis 1994, qui avait permis la restitution de quelque 380 kilomètres (236 miles) de territoire jordanien occupé par Israël et avait résolu des différends sur l'eau de longue date. La dernière fois que la Jordanie a rappelé son envoyé en Israël était en 2019 pour protester contre la détention prolongée de deux de ses citoyens sans inculpation.
Cependant, la guerre de 26 jours d'Israël à Gaza, qui selon les responsables palestiniens a tué plus de 8 700 personnes, dont plus de 3 000 enfants, a déclenché une sévère réaction régionale, notamment en Jordanie, où vivent environ trois millions de Palestiniens.
Appel à une catastrophe humanitaire de proportions épiques
Le roi Abdullah de Jordanie s'est également exprimé contre les attaques d'Israël et le blocus de l'enclave palestinienne surpeuplée, déclarant le 19 octobre dans une déclaration conjointe avec le président égyptien Abdel Fattah el-Sisi qu'ils rejetaient la "politique de châtiment collectif" d'Israël.
La reine Rania de Jordanie a également exprimé ces sentiments lors d'une interview avec Christiane Amanpour de CNN le 24 octobre. "C'est la première fois dans l'histoire moderne qu'il y a de telles souffrances humaines et que le monde n'appelle même pas à un cessez-le-feu", a-t-elle déclaré.
Amman a été le théâtre de nombreuses manifestations de masse exigeant la fin du traité de paix de 29 ans avec Israël et la fermeture de l'ambassade israélienne à la suite de la guerre à Gaza. La frustration à l'égard d'Israël s'était accumulée parmi les Jordaniens plus tôt cette année, en raison de commentaires incendiaires du ministre des Finances israélien Bezalel Smotrich. Dans un discours à Paris en mars, Smotrich avait déclaré : "Il n'y a pas de peuple palestinien". Le Parlement jordanien avait alors recommandé l'expulsion de l'ambassadeur d'Israël à Amman, mais ce vote n'était pas contraignant et le gouvernement n'a jamais mis en œuvre cette expulsion.
Source : Al Jazeera et les agences de presse