Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a fait référence à la « prophétie d’Isaïe » lors d’un discours télévisé le mercredi 25 octobre, pour justifier la destruction du groupe militant islamique Hamas. Il a déclaré : « Nous sommes les enfants de la lumière alors qu’eux sont les enfants des ténèbres, et la lumière triomphera sur les ténèbres. »
Ces paroles font référence au Livre d’Isaïe, un texte clé de l’Ancien Testament, qui parle de l’exil du peuple juif à Babylone et de son retour, ainsi que de la reconstruction du temple de Jérusalem. La majorité des études bibliques considèrent ce livre comme un travail collectif, dont environ la moitié a été écrit par le prophète Isaïe. Il se compose de 66 chapitres et aborde la fin de l’exil du peuple juif, la reconstruction du temple de Jérusalem et la fin des temps.
Netanyahu semble avoir tiré son analogie d’un passage du neuvième chapitre du Livre d’Isaïe, qui dit : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière ; sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre de la mort, une lumière a resplendi. » Il considère apparemment qu’Entité sioniste est le peuple de la lumière qui doit triompher des Palestiniens, le peuple des ténèbres, dans le contexte géopolitique actuel.
La spécialiste de la Bible, Anne-Marie Pelletier, a critiqué cette « analogie absurde », affirmant que ceux qui marchent dans les ténèbres dans le Livre d’Isaïe ne sont pas des « ennemis » adjacents, mais le peuple juif lui-même, qui traverse « certainement une épreuve politique et spirituelle. Elle souligne que le sens du texte ne soutient pas l’interprétation de Benjamin Netanyahu, en particulier compte tenu de la complexité de ce livre qui « ne peut être compris qu’à la lumière du contexte historique de l’époque.
Le journal fait également une comparaison entre l’utilisation par Netanyahu de cette référence biblique et l’utilisation par le président russe Vladimir Poutine d’une citation attribuée à Jésus-Christ selon laquelle « personne n’a un amour plus grand que celui qui donne sa vie pour ses amis », lors de la commémoration du huitième anniversaire de l’annexion de la péninsule de Crimée.
En bref, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fait référence à la « prophétie d’Isaïe » pour justifier l’action israélienne contre le Hamas. Cependant, cette interprétation est contestée par des spécialistes de la Bible qui estiment que Netanyahu a mal interprété le sens du texte.