La décision juridique en Libye proclame la victoire de Al-Meshri
La commission juridique du Conseil supérieur de l’État en Libye a validé la victoire de Khaled Al-Meshri sur son principal concurrent, Mohammed Takala, avec un résultat de 69 voix contre 68 lors des élections à la présidence du conseil. Ce vote, qui a eu lieu il y a deux jours, a suscité de vifs débats.
Contexte des élections
Un communiqué officiel a été publié par le conseil hier, après une controverse juridique entourant la validité d’un bulletin de vote lors de l’élection. La commission a reçu une contestation de la part de Khaled Al-Meshri, demandant une évaluation légale du bulletin contesté.
Cette contestation a émergé à la suite de discussions lors de la séance en question, qui était dédiée à l’élection du président du conseil, un poste électif annuel selon le règlement interne.
Les détails du scrutin contesté
Le dissentiment a été alimenté par la découverte d’un bulletin de vote sur lequel le nom de Takala était inscrit « au dos », ce qui constitue une violation des lois régissant l’élection du président du conseil, selon des déclarations antérieures de plusieurs membres.
Alors que Takala a fait savoir – dans une déclaration vidéo – qu’il allait transmettre l’affaire à la justice, fixant la date du 20 août pour de nouvelles élections, Al-Meshri a souligné lors d’une conférence de presse que la commission juridique du conseil était la seule habilitée à trancher ce type de questions.
La décision de la commission juridique
Dans sa réponse, la commission juridique a confirmé avoir tenu une réunion avec l’intégralité de ses membres, déclarant que le bulletin contesté était nul et non avenu pour le décompte des voix des 139 électeurs.
D’après ses calculs, la répartition des voix était la suivante : 68 voix pour Takala contre 69 pour Al-Meshri, avec deux bulletins non pris en compte, ce qui signifie qu’Al-Meshri est désormais le président du conseil.
Le paysage politique libyen actuel
Depuis le 6 août 2023, lors d’une séance officielle du conseil, les candidats Al-Meshri, Takala, Naima El-Hami, et Nagy Mokhtar ont été en lice pour la présidence. Aucun candidat n’a obtenu les 66 voix nécessaires pour être élu lors du premier tour, entraînant un second tour où Takala a initialement remporté 67 voix contre 62 pour Al-Meshri, qui avait été président depuis le 4 avril 2018.
Le Conseil supérieur de l’État est une entité consultative qui partage certaines prérogatives avec le parlement, telles que la nomination du Premier ministre et l’examen du budget proposé.
Actuellement, la Libye est marquée par la présence de deux gouvernements : celui reconnu par les Nations Unies, dirigé par Abdelhamid Dbeibah à Tripoli, et un autre dirigé par Osama Hamad à Benghazi, désigné par le parlement, ce qui aggrave la crise politique dans le pays. Les Libyens espèrent des élections présidentielles et parlementaires pour mettre fin à cette impasse, mais des désaccords subsistent concernant les lois qui régissent ces élections et l’entité qui supervisera leur réalisation.