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Le Kenya rétablit certaines taxes annulées provoquant des tensions
Le ministre des Finances kényan, John Mbadi, a annoncé que le gouvernement serait contraint de rétablir certaines mesures fiscales annulées après des manifestations violentes en juin dernier, augmentant ainsi les risques de nouveaux troubles. Cette décision survient dans un contexte marqué par des pressions socio-économiques grandissantes.
Les nouvelles mesures fiscales
Dimanche soir, lors d’une interview sur la chaîne « Citizen TV », Mbadi a expliqué que ces modifications étaient nécessaires pour couvrir les dépenses, notamment le paiement des salaires des enseignants. Certains participants aux mouvements de protestation menés par la jeunesse se disent prêts à retourner dans les rues après cette annonce.
Réactions des manifestants
Un activiste, répondant au nom de Hanifa sur les réseaux sociaux, a déclaré : « J’allais prendre un mois de pause des médias sociaux, mais il semble qu’il n’y ait pas de repos pour moi ». Il a ajouté que « le combat continue », défiant le président de rétablir la loi budgétaire abrogée après les manifestations de juin.
Le contexte politique
Le président William Ruto avait annulé le projet de loi de finances pour l’exercice en cours le 26 juin dernier. Par la suite, il a limogé la plupart de ses ministres sous la pression des manifestants qui avaient envahi le parlement, entraînant des violences qui ont causé de nombreux morts et blessés.
Les détails du projet de loi
Cette loi visait à introduire de nouveaux impôts et à augmenter les recettes fiscales de 346 milliards de shillings (environ 2,7 milliards de dollars américains). Les manifestants affirmaient que ces mesures exacerberaient les difficultés rencontrées par des populations déjà confrontées à une hausse du coût de la vie.
Les enjeux fiscaux
Bien que le ministre des Finances ait initialement exclu d’augmenter les taxes, lors de l’interview, il a révélé que le gouvernement prévoyait de réintroduire ce qu’il appelle une « taxe environnementale » sur la plupart des marchandises. Toutefois, les projets de taxation des produits de première nécessité, qui avaient suscité une indignation publique, seront abandonnés.
Les prochaines étapes
Mbadi a précisé que cette taxe ciblera des domaines n’affectant pas le citoyen ordinaire et qu’elle est essentielle pour financer les dépenses de l’État. Le ministre a prévu de soumettre les nouveaux amendements au parlement d’ici le 30 septembre prochain.
Les répercussions de ces décisions
Le gouvernement se retrouve face à un dilemme entre répondre aux demandes des citoyens en détresse et satisfaire les créanciers comme le Fonds Monétaire International, qui exhorte le pays à réduire son déficit en échange d’un soutien financier supplémentaire. Suite à l’abrogation du projet de loi, le gouvernement a déjà diminué ses dépenses et accru son déficit budgétaire.
Les attentes économiques
Selon « Citizen TV », ces nouvelles mesures devraient permettre de collecter environ 150 milliards de shillings (environ 1,4 milliard de dollars). En réponse aux critiques des entreprises opérant au Kenya, le ministre a déclaré : « Ce pays n’est pas une décharge. Si vous nuisez à l’environnement, vous devez payer pour réparer vos dommages. »
Les propositions de réformes
Le ministre des Finances a également annoncé que le gouvernement travaille à la réintroduction de 49 articles du projet de loi original, dont certains visent à simplifier la législation, sans augmenter ou imposer de nouvelles taxes.