Sommaire
Lors des récentes élections présidentielles en Tunisie, le président sortant Kais Saied a été réélu avec une majorité écrasante de 89,2 % des voix, selon des sondages réalisés après le vote.
Résultats des élections
Les sondages post-électoraux menés par l’institut Sigma Conseil ont révélé que les concurrents de Saied n’ont obtenu que des résultats à un chiffre. Le libéral Ayachi Zammel a atteint 6,9 % des voix, tandis que l’ancien député Zouhair Maghzaoui a récolté 3,9 %.
Contexte de la candidature
Ayachi Zammel a présenté sa candidature depuis la prison où il est incarcéré depuis septembre, avec une peine pouvant excéder 14 ans. Il est accusé d’avoir falsifié des soutiens pour se présenter à la présidentielle. D’autres opposants, bien plus connus, ont également été empêchés de se porter candidats, soit en étant emprisonnés, soit en étant disqualifiés par les autorités électorales.
Réactions à la victoire
Après l’annonce des résultats, environ 400 partisans de Kais Saied ont célébré sa victoire dans le centre de Tunis, scandant : « Le peuple veut encore de Kais ! » Dans une allocution prononcée après son succès, Saied a promis de poursuivre la « révolution de 2011 » et de bâtir un pays purgé de corruption et de complots.
Taux de participation
La participation à ce scrutin a été jugée faible, avec seulement 27,7 % des 9,7 millions d’électeurs inscrits s’étant exprimés, marquant le taux le plus bas depuis la révolution de 2011, qui avait conduit à la chute de Zine El Abidine Ben Ali. Ce taux de participation soulève des interrogations sur l’engagement des électeurs dans le processus démocratique tunisien.
Évolution du pouvoir de Saied
Kais Saied avait été élu pour la première fois en 2019 avec 73 % des voix. Cependant, depuis son arrivée au pouvoir, il a adopté des mesures de plus en plus autoritaires, dissolvant le parlement en 2021 et remplaçant le conseil supérieur de la magistrature un an plus tard. En 2022, un référendum a été mis en place pour modifier la constitution à son avantage, consolidant ainsi son autorité.
Perspectives d’avenir
Les critiques craignent que la réélection de Saied ne renforce encore son régime répressif. Le commentateur politique Hatem Nafti a déclaré : « Saied a promis de se débarrasser des traîtres et des ennemis de la Tunisie. Sa réélection sera utilisée pour justifier une répression accrue. »