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# Juhor ad-Dik: Réserve Alimentaire et Talon d’Achille de Gaza
Le Site et la Population
Le village de Juhor ad-Dik est situé au sud du gouvernorat de Gaza, administrativement rattaché à cette dernière. Entre la ville de Gaza et les camps du centre, il se trouve à environ 8 kilomètres de Gaza City. Il est bordé par la ligne verte à l’est et la rue Salah ad-Din à l’ouest, avec le passage de Karni et la vallée de Gaza au nord.
Selon l’Encyclopédie des villages palestiniens de 2023, la population de Juhor ad-Dik s’élève à environ 5 000 habitants, majoritairement agriculteurs. Le village s’étend sur une surface d’environ 6 200 dunams (1 dunam équivaut à mille mètres carrés), dont 100 dunams occupés par les habitations.
Les résidents utilisent les eaux des puits artésiens pour boire et irriguer leurs cultures. Toutefois, ces sources sont salines en raison du creusement des puits côté israélien le long de la ligne verte. Les habitants vivent souvent dans des tentes, des caravanes et des habitations précaires.
Juhor ad-Dik occupe une position géostratégique pour plusieurs raisons :
Géographie
La région se distingue par ses terres fertiles et ses plaines verdoyantes, avec des collines comme Tell al-Ghalayini et Tell Juhor ad-Dik. Les habitants cultivent principalement des oliviers et des agrumes, fournissant une grande partie des besoins alimentaires de la bande de Gaza, d’où son surnom de « panier alimentaire de Gaza », notamment pour les fruits et légumes.
Le terrain descend du nord-est vers le sud en direction de la vallée de Gaza. Le climat est typique du bassin méditerranéen, et le sol alterne entre terre argileuse et terre mixte.
La proximité avec la ligne verte a grandement impacté les terres agricoles, souvent détruites lors des invasions israéliennes, compromettant la capacité de la région à maintenir une agriculture durable, et affectant négativement les conditions de vie des habitants.
![Palestiniens fuyant Gaza City vers le sud de la bande de Gaza, dans la vallée de Gaza, le lundi 25 mars 2024. (Photo de Fatima Shbair / AP)](https://aljazeera.net/wp-content/uploads/2024/05/9-2-1715852019.jpg?w=770&resize=770%2C513)
Moments Clés
En raison de sa proximité avec la clôture de sécurité érigée par Entité sioniste, les résidents de Juhor ad-Dik se précipitent à quitter leurs maisons et leurs fermes avant chaque agression israélienne prévue, pour éviter leur destruction.
Historiquement, cette région a souvent été le théâtre d’incursions israéliennes lors de chaque guerre à Gaza, manquant de barrières naturelles pour protéger les résistants. Elle a été l’un des premiers villages à être détruits lors de la guerre de 1948, bien que fondée en 1944, et a été occupée en 1967 avant d’être libérée après le retrait israélien de Gaza en 2005.
Néanmoins, les Palestiniens la considèrent comme un « piège mortel » pour les soldats israéliens, qui tombent dans les embuscades des résistants. La résistance a popularisé le terme « distance zéro » en raison des vidéos diffusées par les Brigades Al-Qassam, l’aile militaire du Hamas, montrant des combattants plaçant des explosifs directement sur les chars d’assaut.
La région a connu une période de renaissance après la guerre de 2014, lorsque des logements ont été reconstruits grâce à un financement turc, mais tout a de nouveau été détruit lors de l’agression de l’année 2023/2024.
Depuis le début de la bataille « La Tempête d’Al-Aqsa » en octobre 2023, l’occupation israélienne a commencé ses incursions terrestres par Juhor ad-Dik, ouvrant la voie aux véhicules militaires qui détruisent tout sur leur passage.
Contre toute attente de l’occupation israélienne, qui pensait la zone difficile à infiltrer pour les résistants, les médias des Brigades al-Qassam ont diffusé, le 17 novembre 2023, des vidéos d’attaques sur les soldats israéliens surpris dans leurs tentes à Juhor ad-Dik, à distance zéro, derrière les lignes de l’invasion.