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Jeff Bezos défend la décision du Washington Post sur les endorsements
Le propriétaire du Washington Post, Jeff Bezos, défend la décision de son journal de ne pas soutenir un candidat à la présidence des États-Unis, suite à un rapport indiquant que 200 000 personnes avaient annulé leur abonnement numérique.
Selon National Public Radio (NPR), cette décision, prise vendredi, a bloqué un soutien prévu pour la candidate démocrate Kamala Harris, et de nombreux clients mécontents ont reproché cette situation au milliardaire Bezos, fondateur d’Amazon et du fabricant aérospatial Blue Origin.
Bezos a réagi lundi dans une tribune publiée dans son propre journal, affirmant que « la plupart des gens croient que les médias sont biaisés » et que le Washington Post et d’autres journaux devaient renforcer leur crédibilité.
« Les endorsements présidentiels ne changent rien au cours d’une élection », a écrit Bezos. « Ce que font réellement les endorsements présidentiels, c’est créer une perception de biais. Une perception de non-indépendance. Mettre fin à ces endorsements est une décision de principe, et c’est la bonne décision. »
Critiques et préoccupations
Le timing de cette décision, à moins de deux semaines avant le jour des élections, a amené des critiques à se demander si Bezos craignait une éventuelle représaille de la part du républicain Donald Trump s’il était élu président.
Bezos a déclaré qu’aucun candidat n’avait été informé ou consulté au sujet de cette décision et qu’il n’y avait « aucune contrepartie ». Il a également précisé qu’il n’y avait aucun lien entre la décision et une rencontre entre Trump et des responsables de Blue Origin le même jour.
William Lewis, éditeur et PDG du Washington Post, a confirmé que le journal ne ferait pas d’endorsement pour un candidat à la présidence ce mois de novembre, ni lors de futures élections présidentielles. « Nous revenons à nos racines en ne soutenant pas de candidats à la présidence », a écrit Lewis.
Héritage journalistique
Le Washington Post, célèbre pour ses reportages sur les Pentagon Papers et le scandale du Watergate, est considéré comme un journal de référence aux États-Unis, ayant remporté le prix Pulitzer 76 fois pour son travail.
Ses journalistes s’inquiètent de la décision de ne pas soutenir un candidat. Jusqu’à 20 chroniqueurs du journal ont exprimé leur opinion sur le site web du Post, et certains ont démissionné en signe de protestation.
« La décision du Washington Post de ne pas faire d’endorsement lors de la campagne présidentielle est une terrible erreur », ont-ils écrit, ajoutant qu’elle « représente un abandon des convictions éditoriales fondamentales du journal que nous aimons ». Cette décision survient quelques jours après que le Los Angeles Times, le plus grand journal de Californie, a également annoncé qu’il ne soutiendrait pas de candidat à la présidence, ce qui, selon le journal, leur a coûté des milliers d’abonnés.