Israël vise un objectif au Liban avec une riposte inédite
La chaîne israélienne 13 a cité un haut responsable proche du Premier ministre Benjamin Netanyahu, déclarant qu’Israël répondra d’une manière différente de celle adoptée depuis le début de la confrontation avec le Hezbollah.
La chaîne a rapporté que des responsables israéliens se préparent à des jours de combat avec le Hezbollah, et que tous les scénarios de riposte envisagés entraîneraient, selon les prévisions, des jours de combat avec le parti libanais.
Le bureau du Premier ministre israélien a indiqué que lors d’une réunion du cabinet restreint des affaires politiques et de sécurité (le Cabinet), Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense, Yuval Gallant, ont reçu l’autorisation de décider de la riposte au Hezbollah.
De son côté, le journal Yedioth Ahronoth a rapporté que le cabinet restreint a identifié la cible à attaquer au Liban, les estimations suggérant qu’elle serait limitée mais avec un impact puissant.
Samedi, 12 personnes de la communauté druze, dont la plupart étaient des enfants, ont été tuées et environ 40 autres ont été blessées par la chute d’une roquette sur un terrain de football dans la ville de Majdal Shams dans le Golan syrien occupé. Alors que l’armée israélienne a accusé le Hezbollah d’être derrière l’attaque et a menacé de riposter, le parti a nié toute responsabilité.
Le dirigeant druze et ancien président du Parti socialiste progressiste libanais, Walid Jumblatt, a déclaré que l’envoyé américain au Liban, Amos Hochstein, lui a dit qu’Israël lancerait une vaste attaque contre le Liban.
Jumblatt a ajouté que Hochstein devrait se comporter en médiateur et ne pas transmettre les menaces israéliennes.
Il a également demandé à l’envoyé américain de retourner à son rôle principal, qui est de chercher un cessez-le-feu.
La radio israélienne a rapporté que l’armée de l’air israélienne a bombardé la ville d’Aitaroun au sud du Liban, tandis que la correspondante d’Al Jazeera a mentionné qu’une frappe aérienne israélienne a ciblé la ville de Markaba au sud du Liban.
Scénarios d’attaque
La radio de l’armée israélienne a déclaré que l’armée avait élaboré plusieurs scénarios possibles d’attaque contre le Liban, qu’elle avait présentés au commandement politique pour discussion lors des consultations.
Elle a ajouté que parmi les scénarios proposés, il y avait des actions militaires plus strictes qu’auparavant.
La radio de l’armée a cité des responsables disant qu’Israël ne cherche pas une guerre totale mais veut infliger une frappe douloureuse au Hezbollah sans se laisser entraîner dans un conflit régional.
Elle a ajouté que des responsables des services de sécurité ont informé le commandement politique lors des consultations que les plans qu’ils ont élaborés sont prêts à être mis en œuvre immédiatement sans retard.
Mise en garde de Washington
Le site Axios a rapporté qu’un responsable israélien et un responsable américain ont déclaré que l’administration du président américain Joe Biden a averti Israël qu’il était probable que la situation échappe à tout contrôle si elle frappait des cibles du Hezbollah à Beyrouth.
Des responsables américains et israéliens ont souligné que la guerre totale entre Israël et le Hezbollah pourrait causer une destruction massive des deux côtés et pourrait conduire à une guerre régionale.
Le site a cité un responsable américain disant que Washington estime qu’une frappe de l’armée israélienne sur Beyrouth est une ligne rouge possible pour le Hezbollah.
Le site a également cité un responsable israélien disant qu’il n’est pas clair si Israël et le Hezbollah peuvent éviter de glisser dans l’abîme.
Selon Axios, l’envoyé américain au Liban, Amos Hochstein, a exprimé sa préoccupation face à une éventuelle attaque par le Hezbollah de missiles à longue portée sur Israël en cas de frappe sur Beyrouth.
Pendant ce temps, les États-Unis ont appelé leurs citoyens voyageant depuis ou vers le Liban à surveiller attentivement l’état de leurs vols et à être conscients que les itinéraires de vol pourraient changer.
Le Département d’État américain a déclaré dans un communiqué que la situation sécuritaire au Liban reste complexe et peut changer rapidement, ajoutant qu’avec les tensions croissantes dans la région, certaines compagnies aériennes ajustent leurs horaires de vol au Liban, ce qui nécessite des plans de voyage alternatifs.
Le communiqué a également exhorté les citoyens américains à consulter l’avertissement de voyage émis par l’ambassade américaine à Beyrouth, qui les encourage vivement à reconsidérer leurs voyages au Liban.
Des pays occidentaux ont également appelé leurs ressortissants à quitter le Liban dimanche, rejoignant d’autres pays arabes, face aux craintes d’escalade entre Israël et le Hezbollah libanais, et aux avertissements d’une guerre régionale dans la région.
La compagnie aérienne libanaise Middle East Airlines a annoncé le retard du retour de certains de ses vols vers Beyrouth du dimanche soir au lundi matin sans préciser les raisons. Les vols retardés provenaient de Londres, Copenhague, Doha, Dammam, Dubai et Jeddah.
Avertissement iranien
Alors que le Hezbollah a nié sa responsabilité dans le l’attaque à la roquette sur la ville de Majdal Shams, Téhéran a averti Israël que toute nouvelle « aventure » militaire au Liban pourrait avoir des « conséquences inattendues ».
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a déclaré que « tout acte de la part du régime sioniste qui témoigne de l’ignorance peut élargir l’instabilité, l’insécurité et la guerre dans la région ».
Kanaani a souligné qu’Israël porterait la responsabilité des « conséquences inattendues et des réactions à une action aussi stupide ».
L’armée israélienne a qualifié l’incident de « l’attaque la plus meurtrière contre des civils israéliens » depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre.
Depuis le 8 octobre 2023, des groupes libanais et palestiniens au Liban, notamment le Hezbollah, échangent des bombardements quotidiens avec l’armée israélienne à travers la ligne bleue, causant des centaines de morts et de blessés, la plupart du côté libanais.
Les factions conditionnent l’arrêt des frappes à la fin d’une guerre soutenue par les États-Unis à Gaza depuis le 7 octobre, qui a fait plus de 130 000 morts et blessés palestiniens, la plupart étant des enfants et des femmes, ainsi que plus de 10 000 disparus.
Tel Aviv poursuit la guerre à Gaza en ignorant la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies de mettre fin immédiatement, ainsi que les ordres de la Cour internationale de justice de prendre des mesures pour empêcher les actes de génocide et améliorer la situation humanitaire catastrophique dans le secteur.