Israël restreint l’accès des Palestiniens de Cisjordanie à Al-Aqsa pendant le Ramadan
Immédiatement après la prière de l’aube, Hind Hijazi a quitté sa maison dans la ville de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, pour se rendre à Jérusalem afin de prier à la mosquée Al-Aqsa. À son arrivée au checkpoint de Qalandia, deux heures plus tard, elle a été surprise de se voir refuser l’entrée malgré son âge dépassant 73 ans. Hind a tenté en vain, à plusieurs reprises, d’obtenir l’autorisation de passer, mais un soldat lui a finalement dit : « Même si vous aviez 100 ans, vous ne seriez pas autorisée à passer ».
Hind pensait que son âge serait son laissez-passer pour accéder à la ville sainte après que l’Israël ait interdit à tous les Palestiniens de Cisjordanie d’accéder à Al-Aqsa pendant les 6 premiers mois après la guerre sur la bande de Gaza.
Hind raconte à Al Jazeera Net : « Nous attendons chaque année le mois de Ramadan pour nous permettre d’atteindre Al-Aqsa et de prier en son sein, mais même ces jours-ci nous en sommes privés ».
Mesures sans précédent
Les nouvelles mesures israéliennes qui limitent l’accès à la mosquée Al-Aqsa aux personnes âgées détenant des permis de sécurité ont privé des milliers de habitants de Cisjordanie de leur unique chance de visiter Jérusalem et de prier à Al-Aqsa, après des années de permission de prière du vendredi pendant le Ramadan.
Auparavant, toutes les femmes de tous âges et les enfants accompagnateurs de moins de 12 ans, ainsi que les hommes de plus de 45 ans, pouvaient entrer sans avoir besoin de permis. Les autres devaient obtenir des autorisations préalables.
Cette année, l’occupation a imposé de nouvelles restrictions, exigeant que les femmes aient plus de 50 ans, que les enfants accompagnateurs aient moins de 10 ans et que les hommes aient plus de 55 ans.
De plus, avoir fait une demande de permis ne garantit pas son obtention, de nombreux se voyant refuser pour des raisons de sécurité non divulguées, comme Abdel Jawad Abdel Jawad (62 ans) de Ramallah. Il avait soumis une demande via l’application du coordinateur, détenant une carte magnétique valable jusqu’en 2026 mais s’est vu refusé l’autorisation de passage.
Obstacles supplémentaires
Depuis l’agression sur la bande de Gaza le 7 octobre dernier, l’occupation a imposé des restrictions strictes sur la liberté de mouvement des Palestiniens du nord et du sud de la Cisjordanie vers la mosquée Al-Aqsa.
Ahmed Othman, originaire d’une ville proche de Jenin, a mis des heures à atteindre Qalandia en raison des nombreux checkpoints. Il explique à Al Jazeera Net : « Si nous devons parcourir toutes ces distances pour atteindre le checkpoint, nous ne savons pas non plus ce qui nous attend aux abords d’Al-Aqsa après le déploiement de nouvelles forces et checkpoints à ses portes… »