Israël critique un rapport de l’ONU alertant sur une famine imminente à Gaza
Israël a répondu vendredi à un rapport des Nations unies mettant en garde contre une famine imminente à Gaza, affirmant que l’évaluation contenait des informations inexactes. Alors que les avertissements des Nations unies et de la communauté internationale sur l’aggravation de la famine dans le territoire soumis à une guerre israélienne depuis 175 jours ne cessent de croître.
L’Unité de coordination des affaires civiles palestiniennes relevant du ministère de la Défense israélien (COGAT) a déclaré qu’ « Israël reconnaissait les conséquences tragiques de la guerre sur les civils de Gaza », mais a nié que Israël gérait la distribution alimentaire dans le territoire, accusant les agences onusiennes de ne pas pouvoir gérer les « quantités d’aide qui arrivent chaque jour ».
L’unité israélienne a remis en cause la précision de l’information contenue dans le rapport onusien indiquant qu’en moyenne, 500 camions, dont 150 chargés de denrées alimentaires, entraient dans le territoire quotidiennement avant la guerre, tandis que désormais 60 camions chargés de nourriture y entrent par jour.
Dans sa réponse, le COGAT a déclaré « à tout moment, des centaines de camions sont en attente du côté gazéen du passage de Kerem Shalom après avoir été inspectés par les autorités israéliennes », affirmant « avant la guerre, environ 70 camions chargés de nourriture entraient chaque jour », sans fournir de source.
Le rapport publié la semaine dernière a exacerbé les craintes internationales en indiquant que les habitants de Gaza souffrent de « faim catastrophique » et en prévoyant qu’une famine frapperait le nord du territoire « à tout moment » d’ici mai, en l’absence d’une intervention urgente pour l’empêcher.
Cela intervient dans un contexte de relations tendues entre Israël et certaines agences onusiennes, notamment l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), qui a signalé la semaine dernière qu’Israël l’empêchait de distribuer de l’aide dans le nord de Gaza.
Il convient de mentionner que l’UNRWA a déjà été accusée par Israël de la participation de 12 de ses employés, sur un total de 13 000 dans la bande de Gaza, à l’attaque du 7 octobre dernier, ce qui a incité de nombreux pays à suspendre leur financement en raison de ces allégations.
De plus, Israël a critiqué la « classification intégrée de la sécurité alimentaire » en invoquant les chiffres du ministère de la Santé de Gaza concernant le bilan des martyrs et des blessés, considérant que le Hamas avait un « intérêt stratégique » dans ces chiffres, tandis que les médias, organisations humanitaires et Nations unies s’appuient sur ces chiffres, que des experts estiment être inférieurs aux chiffres réels des victimes.
Le rapport « Classification intégrée de la sécurité alimentaire » estime que environ 1,1 million de Palestiniens, soit la moitié de la population, sont confrontés à des conditions de vie difficiles, dans un contexte où l’accès et la quantité d’aide alimentaire sont limités dans la bande de Gaza.
Plus tôt, l’UNICEF avait averti d’une explosion imminente du nombre d’enfants décédés de malnutrition à Gaza, où Israël continue son agression, laissant derrière elle des dizaines de milliers de martyrs, blessés et disparus, dans une situation humanitaire qualifiée de catastrophique et de famine planant sur ce territoire assiégé.
Photo: [Getty Images](https://aljazeera.net/wp-content/uploads/2024/03/2062760887-1711744382.jpg?w=770&resize=770%2C513)