La guerre qui s'éternise entre Israël et Gaza entraîne des coûts financiers qui s'alourdissent de jour en jour pour l'État hébreu. Suite au déclenchement des hostilités le 7 octobre dernier, l'objectif d'Israël était de neutraliser rapidement la résistance palestinienne. Cependant, la situation sur le terrain et la résilience de cette dernière ont contrarié les attentes et stratégies israéliennes. La question qui se pose aujourd'hui est celle de la viabilité financière de cette guerre pour Israël, déjà confrontée à des pertes économiques considérables et des menaces sur son économie nationale.
Coûts Accrus pour la Défense et Impact sur l'Économie
Israël, face à la persistance de la résistance palestinienne, voit ses dépenses militaires s'envoler. Avec le rappel de 400 000 réservistes pour renforcer son offensive, la facture mensuelle estimée par les autorités atteint 1.3 milliard de dollars en salaires. Ces chiffres placent un poids conséquent sur le budget de défense et pèsent lourdement sur l'ensemble de l'économie. La paralysie de secteurs productifs et de services, suite à la mobilisation des réservistes, occasionne des pertes hebdomadaires de 1.2 milliard de dollars sur le marché du travail israélien. Dans ce contexte, le gouvernement envisage de réduire les forces de réserve afin d'alléger la pression économique.
Conséquences Économiques et Scénarios Projetés
La guerre influence directement les perspectives économiques d'Israël avec une série de conséquences. L'État se voit contraint d'augmenter son endettement, ayant déjà emprunté entre 6 et 8 milliards de dollars pour combler un déficit qui s'est creusé jusqu'à environ 400% en un mois. Les prévisions ne sont pas plus rassurantes, avec une estimation pouvant atteindre entre 51 et 60 milliards de dollars à la fin de l'année si le conflit perdure. Cela représenterait près de 10% du PIB d'Israël.
Perspectives et Impacts sur la Cote de Crédit d'Israël
Les effets néfastes de la confrontation armée ne se limitent pas seulement au plan économique interne. Les agences de notation telles que Standard & Poor's et Fitch ont exprimé des perspectives négatives, pouvant déboucher sur une révision à la baisse de la note de crédit d'Israël. Cette situation aggraverait les conditions d'emprunt, augmenterait les coûts d'assurance des dettes souveraines et réduirait l'attrait du pays pour les investisseurs étrangers. En outre, une guerre prolongée endommagerait l'image financière d'Israël sur les marchés mondiaux.
La continuation de cette guerre pourrait donc s'avérer insoutenable financièrement pour Israël, avec des conséquences graves sur son économie, sa stabilité financière et son attractivité en tant que marché pour les investisseurs internationaux. Les décideurs israéliens se trouvent face à des choix complexes où les considérations économiques pourraient devenir un élément crucial dans la prise de décision concernant l'avenir du conflit.