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Impact potentiel du jugement de la Cour Suprême sur la politique US
La décision de la Cour Suprême des États-Unis d’élargir l’immunité présidentielle a suscité l’inquiétude parmi les experts juridiques, redoutant que les retombées puissent dépasser les frontières du pays.
Lundi, la majorité conservatrice de la cour a statué que tout « acte officiel » qu’un président pose, même au-delà des « fonctions constitutionnelles essentielles » de la fonction, bénéficierait d’une « immunité présumée » contre les poursuites.
Mais aux États-Unis, le président est également le chef militaire, et les experts estiment que la décision de lundi pourrait renforcer davantage une culture d’impunité pour les actions menées à l’étranger.
Un bouclier puissant
La décision a été prise après que l’ancien président Donald Trump a revendiqué des droits immunitaires étendus pour éviter quatre inculpations criminelles distinctes devant les tribunaux américains.
« Trump revendique une immunité bien plus large que celle que nous avons reconnue jusqu’à présent », a expliqué la majorité de la cour dans son opinion.
Cependant, elle a affirmé que tout acte considéré comme « officiel » de la présidence pourrait être protégé contre des accusations criminelles.
Un exécutif en évolution
Cependant, des experts soulignent que la décision de lundi continue une tendance à accorder des pouvoirs de plus en plus importants à la branche exécutive en matière d’affaires étrangères.
Selon la Constitution américaine, le président et le Congrès partagent les pouvoirs pour façonner la politique étrangère. Mais le pouvoir législatif a cédé du terrain à la présidence, notamment en période d’urgence nationale comme la Guerre froide ou les attentats du 11 septembre 2001.
‘Un règne de droit chez soi mais pas à l’étranger’
L’appétit du pays pour limiter le pouvoir de la Maison Blanche a continué à diminuer après les attentats du 11 septembre, selon des experts comme Moyn.
Après que le président George W.Bush a déclaré une soi-disant « guerre mondiale contre le terrorisme » en 2001, les présidents américains ont mené des opérations militaires dans près de 80 pays.
Critiquée pour avoir capturé et torturé des ennemis présumés au nom de la sécurité nationale, la politique étrangère américaine illustre une évolution inquiétante du pouvoir exécutif.
‘Un dictateur dès le premier jour’
Cependant, certains experts s’inquiètent de savoir si la décision de la Cour pourrait amplifier les schémas d’impunité qui ont depuis longtemps défini le pouvoir exécutif à l’étranger.
Trump, candidat républicain quasi certain à la Maison Blanche en 2024, a promis d’utiliser le pouvoir exécutif pour écraser ses ennemis politiques.