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Impact du réchauffement climatique sur les plantes du désert
Dans le désert, les végétaux font face à une chaleur extrême et à une sécheresse sévère. Ces championnes de la survie en milieu hostile ont développé des adaptations remarquables leur permettant de tirer parti de ces conditions difficiles. Cependant, de nouvelles observations soulignent que le réchauffement climatique, qui s’intensifie, met à mal cette résistance autrefois considérée inébranlable chez les plantes du désert, notamment les cactus.
Les plantes du désert : une capacité de survie incroyable
Pour être en mesure de prospérer dans des environnements désertiques, les plantes du désert, comme les cactus, possèdent souvent des feuilles réduites à des épines, minimisant ainsi la perte d’eau par évaporation. Elles sont également capables de stocker l’eau dans leurs tissus, principalement dans leurs tiges ou leurs racines épaisses, ce qui leur permet de survivre longtemps sans pluies. Ces racines présentent des caractéristiques fascinantes : certaines sont profondes, puisant l’eau en profondeur, tandis que d’autres sont superficielles mais étendues, absorbant rapidement l’eau lors des rares précipitations.
Par ailleurs, de nombreuses plantes désertiques disposent d’une cuticule épaisse et cireuse sur leurs feuilles et tiges, limitant davantage la perte d’eau. En plus de leur morphologie spéciale, ces végétaux peuvent entrer en dormance lors des périodes les plus arides. Certaines espèces possèdent même un cycle de vie très court, se développant rapidement après une pluie avant de semer leurs graines. Cette combinaison d’évolutions leur confère un pouvoir de survie remarquable, mais le changement climatique commence à causer des dommages au sein de ces merveilles de la nature.
Des épisodes de chaleur plus intenses et prolongés
Alors que ces plantes sont naturellement résistantes à la sécheresse et à la chaleur, elles doivent désormais composer avec les effets du changement climatique, qui rend les vagues de chaleur plus fréquentes, intenses et durables. Norm Schilling, horticulteur dans le sud-ouest des États-Unis, a observé des dégâts sur des plantes n’ayant jamais montré de stress thermique auparavant. Par exemple, un genévrier âgé de plus de quarante ans, un seringat dont les feuilles brillantes se sont décolorées à cause du soleil, et des euphorbes gravement endommagées font partie des victimes de cette crise.
Depuis 2020, les experts notent une augmentation de la mortalité des saguaros, espèces emblématiques du désert de Sonora, en raison de vagues de chaleur persistantes et d’une sévère mégasécheresse dans la région de Phoenix. En effet, des températures extrêmes ont été enregistrées, avec Las Vegas atteignant les 49 °C, et Phoenix subissant jusqu’à 31 jours consécutifs à des températures élevées. Cette situation est alarmante pour la résilience des plantes du désert.
Des connaissances encore en devenir
Bien que les saguaros attirent l’attention, de nombreuses espèces moins étudiées, avec des populations plus restreintes, risquent d’être encore plus impactées par le changement climatique. Les écologistes œuvrent à mieux comprendre les réponses des différentes espèces face à la montée des températures, en cherchant à déterminer les facteurs responsables de la mortalité des plantes du désert. Cela inclut l’impact des vagues de chaleur, des températures nocturnes élevées, et les effets cumulés de plusieurs étés extrêmes.
Les scientifiques soulignent que, pour des plantes à longue vie comme les cactus, l’ampleur du problème n’est pas immédiatement perceptible. Kevin Hultine, directeur de recherche au Desert Botanical Garden de Phoenix, évoque une possible courbe exponentielle de mortalité qui pourrait ne se révéler qu’au fil des années. Ces transformations dans le paysage poussent Norm Schilling à sensibiliser sa communauté sur le changement climatique et à collaborer avec des associations locales pour renforcer la résilience climatique dans la vallée de Las Vegas.