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Dans la bande de Gaza, face à la pénurie de carburant et de moyens de subsistance en raison des restrictions imposées par le blocus, le métier de bûcheron connaît une résurgence inattendue. Des habitants, forcés par la nécessité, se transforment en collecteurs de bois, arpentant rues et cimetières, à la recherche de combustible pour nourrir leur famille. Ce métier ancestral, remis au goût du jour par les circonstances, soulève néanmoins des questions sur son impact environnemental et le désespoir sous-jacent qu'il reflète.
L'urgence de la situation à Gaza
Dans le vieux cimetière d'Anssar à Deir Al-Balah, des jeunes armés de haches et de scies s'affairent à couper les branches d'arbres séculaires. Ils expliquent leur geste par la nécessité de fournir du bois pour cuire des aliments et du pain pour leurs familles. Cette pratique, malgré les risques qu'elle comporte, est devenue une réponse immédiate à la pénurie de gaz de cuisson. Depuis plus de quarante jours, le blocus a entraîné l'arrêt de l'entrée de marchandises et de fournitures essentielles, dont le gaz, intensifiant les difficultés quotidiennes des Gazaouis.
Le bûcheron, un métier réinventé
L'ampleur de cette crise pousse les résidents à l'innovation forcée. Les hommes, dès l'aube, démarchent les rues en quête de tout morceau de bois susceptible de servir dans la préparation des repas. Subséquemment, le métier de bûcheron se renouvelle. Cette activité, autrefois reléguée au passé, est néanmoins une réponse tragique à un état de guerre et de nécessité économique. La population locale fait face à la fermeture des boulangeries et les rares ouvertes sont assaillies. L'achat de gaz est devenu un luxe inaccessible pour la plupart, ce qui ne laisse d'autres choix que l'utilisation du bois comme moyen de subsistance.
L'entraide communautaire face aux adversités
Cette situation alarmante crée non seulement un retour à des pratiques de survie ancestrales, mais aussi un élan de solidarité. Des individus, tel Bassem Al-Taweel, s'organisent pour fournir du bois à ceux dans le besoin, participant à un effort collectif pour atténuer les rigueurs de la guerre. Le recours à la coupe de bois n'est pas sans poser de questions éthiques, notamment sur le sacrifice d'arbres centenaires, traduisant une forme désespérée de résilience face aux défis d'un conflit prolongé.
Il apparaît donc que les habitants de Gaza, dans une quête pour la survie et l'autonomie, revitalisent contre leur gré une profession disparue, tout en tissant des liens communautaires solidaires. La réapparition du métier de bûcheron dessine une image poignante de la capacité de résistance humaine à l'adversité, mais elle interpelle aussi sur la nécessité urgente de trouver des solutions durables aux crises humanitaires engendrées par les conflits armés.