HRW dénonce l’emprisonnement du dissident égyptien Ahmed Tantawi
L’organisation Human Rights Watch (HRW) a critiqué l’incarcération par les autorités égyptiennes du dissident politique Ahmed Tantawi et son interdiction de se présenter aux élections nationales pendant cinq ans. HRW considère cette décision comme un « manque de tolérance flagrant ».
Arrestation en pleine audience
Ahmed Tantawi a été arrêté dans la salle d’audience après que la Cour d’appel a prononcé, le 27 mai, une peine d’un an d’emprisonnement à son encontre ainsi qu’à 20 de ses partisans.
Jugement pour campagne pacifique
Le 6 février, un tribunal égyptien a condamné Tantawi, son conseiller de campagne Mohamed Abu Diyar, et 21 de leurs partisans à une peine d’un an d’emprisonnement. Cette décision faisait suite à leur campagne pacifique visant à collecter des signatures populaires en vue de la candidature à la présidence. Adam Coogle, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW, a déclaré que « punir Tantawi et ses partisans pour avoir défié le président Abdel Fattah al-Sissi montre une fois de plus l’absence totale de tolérance des autorités pour l’activisme pacifique ».
Appel à la libération
Coogle a également ajouté que « les autorités égyptiennes devaient immédiatement revoir le cas de Tantawi et le libérer ainsi que ses partisans ». Le jugement de la cour est basé sur l’activité « politique pacifique » de Tantawi et sur les efforts de sa campagne pour collecter des signatures avant l’élection présidentielle de décembre 2023. Cette élection a vu la victoire du président al-Sissi pour un troisième mandat de six ans avec 89,6% des voix, en l’absence de réelle concurrence.
Accusations de fraudes électorales
Tantawi et ses partisans ont été accusés d’avoir imprimé et distribué des formulaires de soutien non officiels. Ces accusations sont dues à l’appel de la campagne de Tantawi à ses partisans pour remplir ces formulaires en ligne, afin de prouver l’étendue de son soutien à travers le pays. Les autorités ont interprété ces actions comme une « fraude électorale ».
Intimidation et poursuites
HRW a documenté des dizaines de cas d’arrestations illégales, d’intimidations et de poursuites judiciaires visant des candidats potentiels et leurs partisans, avant les élections. Ces mesures ont effectivement empêché toute concurrence réelle.