Titre de l’article en français: Scandale au Kenya : voitures de luxe, hélicoptères et argent facile des députés enflamment la jeunesse.
Une récente enquête de l’agence Reuters a révélé que l’affichage ostentatoire de voitures de luxe, d’hélicoptères privés et de sommes d’argent circulant sur les plateformes TikTok et X par les législateurs kényans a suscité une vive colère parmi la jeunesse connectée à Internet. Cette indignation s’est accentuée à la suite de l’annonce de propositions d’augmentation des impôts.
Des manifestations contre l’opulence des législateurs
Les manifestations se multiplient au Kenya depuis plusieurs semaines, dénonçant à la fois les mesures fiscales et l’étalage de richesse par les parlementaires, attirant ainsi l’attention sur les salaires élevés et les privilèges accordés aux membres du Parlement dans un pays où les trois quarts de la population active sont des jeunes confrontés à un emploi précaire.
Le 25 juin dernier, la colère est montée d’un cran, menant des manifestants à pénétrer dans le Parlement et y mettre le feu, ainsi qu’à cibler en jetant des pierres les voitures des politiciens fuyards. Depuis lors, les résidences et entreprises de nombreux députés pro-gouvernementaux ont été attaquées.
L’utilisation des réseaux sociaux pour dénoncer
Actuellement, TikTok et X sont utilisés comme outils de contestation, permettant aux militants de discuter de la motion de censure pour destituer ceux censés les représenter. De plus, la jeunesse en colère a créé un programme de chatbot alimenté par l’intelligence artificielle diffusant des rapports médiatiques sur les allégations de corruption dès qu’un nom de politicien y est mentionné.
Des vidéos publiées par le député du parti au pouvoir, Dhairu Ganda, sur TikTok avant les protestations où il se vantait de sa belle voiture ont suscité des commentaires indignés en ligne, les manifestants tentant maintenant de faire irruption chez lui.
Des mesures d’austérité annoncées
En réponse à la pression croissante, le Président William Ruto a annoncé le limogeage de son gouvernement à l’exception du ministre des Affaires étrangères, dénonçant le comportement « odieux » de certains responsables et promettant des mesures d’austérité incluant des réductions dans les budgets de leurs bureaux.
Les membres du Parlement kényan touchent environ 33 fois le salaire moyen national, soit environ 5650 dollars par mois, dans un pays où le revenu annuel par habitant est d’environ deux mille dollars.
La colère des Kényans face à l’opulence des élus
Outre les prêts préférentiels et les indemnités de voyage, chaque parlementaire kényan parmi les 290 reçoit plus d’un million de dollars par an à travers un fonds appelé District Development Fund, créé pour stimuler le développement local.
Le sénateur Richard Onyanka a averti que les députés qui échapperaient à la destitution perdraient leur légitimité aux yeux des Kényans, soulignant l’énorme préjudice qu’ils subiraient. La population exprime sa désapprobation face aux hélicoptères continuellement en vol et aux dépenses extravagantes de millions.
L’initiative de révocation et les mobilisations
Un appel accru à destituer les parlementaires immédiatement plutôt que d’attendre les élections de 2027 se fait entendre, avec des directives en ligne sur la démarche à suivre. Les électeurs doivent récolter au moins 30% des signatures des électeurs inscrits dans leur circonscription pour lancer le processus.
L’activiste des droits de l’homme Ndungu Nyithuku, impliqué dans cette démarche, a indiqué que dans la circonscription de Kabete près de Nairobi, 5000 signatures ont été recueillies sur les 10000 nécessaires pour convoquer leur député. D’autres parties du pays sont appelées à suivre l’exemple pour restaurer l’intégrité de la nation.