Haïti impose un couvre-feu après une attaque de prison et l’évasion de milliers
Le gouvernement d’Haïti a déclaré hier dimanche l’état d’urgence et instauré un couvre-feu nocturne dans une tentative de contenir une vague de violence déclenchée par une attaque de gangs contre la principale prison du pays, entraînant la fuite de milliers de détenus.
Dans un communiqué, le gouvernement a annoncé que le couvre-feu était en vigueur de 18 heures à 5 heures du matin, et ce, jusqu’au 6 mars courant. Les mesures, susceptibles d’être prolongées, concernent la région ouest, qui comprend la capitale, Port-au-Prince.
Evasion massive
Au moins 10 personnes ont été tuées et d’autres ont été blessées lors de l’évasion massive de milliers de détenus de la prison nationale dans la capitale haïtienne, attaquée par des gangs armés durant la nuit du samedi au dimanche dernier.
La police n’a pas réussi à empêcher les gangs de libérer un grand nombre de détenus en attente de jugement pour des accusations d’enlèvement, de meurtre et d’autres crimes.
Le gouvernement n’a pas précisé le nombre de prisonniers qui ont réussi à s’échapper, mais selon les médias, environ 3700 prisonniers se sont enfuis.
Des rapports ont également fait état d’une autre attaque contre une prison à l’est de la capitale, à Croix-des-Bouquets, mais il n’est pas encore clair si les détenus ont également réussi à fuir.
Haïti, un pays pauvre de la région des Caraïbes, est confronté à une crise politique, sécuritaire et humanitaire grave depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021.
Les forces de sécurité se retrouvent impuissantes face à la violence des gangs qui contrôlent de vastes zones du pays, y compris la capitale. Haïti a signé un accord avec le Kenya pour envoyer un millier de policiers kenyans pour aider à mettre fin à la violence des gangs.