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Le conflit en cours à Gaza a radicalement changé la physionomie des marchés locaux, introduisant de nouveaux défis économiques pour commerçants et consommateurs. Face à la raréfaction ou la pénurie des marchandises dans les marchés du centre et du sud de la bande de Gaza, l'adaptabilité semble être le maître-mot pour ces habitants pris dans un cercle de survie.
Les Nouveaux Visages du Commerce à Gaza
L'activité commerciale, s'efforçant de combler le vide laissé par les magasins traditionnels, voit apparaître de nouveaux marchands. Ces derniers, installés sur les trottoirs et dans les rues, proposent divers articles obtenus par des moyens divers. Avec des centaines de milliers de déplacés cherchant à subvenir à leurs besoins essentiels, le dynamisme du marché est préservé malgré les circonstances.
La Quête du Pain et de l'Autosuffisance
La recherche de nourriture, et en particulier de pain ou de farine, est devenue une priorité pour la population de Gaza. Beaucoup vendent la farine distribuée par l'UNRWA afin de s'acheter d'autres biens essentiels. Des individus comme Abu Omar Douwas s'efforcent d'approvisionner les habitants en pain, recourant à la cuisson au bois, une pratique peu commune avant le conflit.
Stratégies de Survie: Des Produits de Substitution au Marché Noir
Le spectacle des vendeurs de bois de chauffage est devenu courant ; la guerre ayant épuisé les réserves de gaz, les habitants retournent aux méthodes culinaires de leurs ancêtres. Par ailleurs, le biscuit, en particulier celui fourré aux dattes, s'impose comme un substitut au pain. Les nouveaux commerçants saisissent cette opportunité, réalisant de petits bénéfices qui soulignent une économie de survie en plein essor. De même, le za'atar devient un produit prisé en raison de sa capacité à rehausser le goût du peu disponible.
Face à une crise de l'eau potable accentuée par la coupure d'électricité et la pénurie de carburant pour les puits et les stations de traitement, la vente de bouteilles d'eau minérale sur les trottoirs émerge en tant que réponse immédiate aux besoins criants des résidents de Gaza.
Le Marché de la Seconde Main en Essor dans Gaza
Le marché des vêtements d'occasion, autrefois stigmatisé, connaît un engouement, les situations de déplacement forcé et l'approche de l'hiver incitant les habitants à outrepasser leurs réticences passées. Les marchands de "bale", le terme local pour les articles de seconde main, voient leur activité prospérer.
La lutte des Gazaouis pour maintenir une forme de normalité transparaît également à travers la reprise de la torréfaction du café, même si l'utilisation du bois comme combustible a endommagé les équipements et fait grimper les prix.
Un marché forcément réinventé, porté par la résilience et l'ingéniosité d'une population qui cherche à maintenir l'espoir et à satisfaire leurs besoins fondamentaux dans des circonstances extrêmement complexes. Cette adaptabilité sera sans doute cruciale dans l'avenir économique de Gaza post-conflit.