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Des milliers d’Italiens manifestent ce vendredi dans le cadre d’une grève générale pour le pouvoir d’achat, et contre le « budget de rigueur » du gouvernement ultraconservateur de Giorgia Meloni.
Une journée de mobilisation sociale
Une journée d’automne sous le signe de la mobilisation sociale en Italie. Des milliers de personnes ont manifesté à Rome, Milan, Naples, Bologne et Palerme. « Le gouvernement a trahi tout ce qu’il avait dit à ses électeurs, (et notamment le fait) qu’il aurait amélioré la condition des travailleurs », a déclaré à l’AFPTV Daniele Canti, membre de la CGIL, principale confédération syndicale, présent dans le cortège romain. « Il veut notre silence et nous l’imposer, mais aujourd’hui nous prouverons que les travailleurs sont capables de redresser la tête », a-t-il ajouté.
Les revendications syndicales
La CGIL, principale confédération syndicale à gauche, et l’UIL (plus modérée) avaient appelé leurs adhérents à se mobiliser pour demander au gouvernement la modification du projet de budget 2025, qu’elles considèrent comme « complètement inadapté pour résoudre les problèmes du pays ». Les deux syndicats réclament :
- une revalorisation des salaires et des retraites,
- le financement de la santé, de l’éducation, des services publics et des politiques industrielles.
Impact de la grève
La grève de huit heures a touché tous les secteurs : l’éducation, l’industrie, la santé, la poste et la justice, tant dans le public que dans le privé. La grève dans les transports publics (bus, métro, tram) et le transport maritime a été limitée à quatre heures, se terminant à la mi-journée. Ce mouvement a également concerné le transport aérien, avec 109 vols annulés par la compagnie nationale ITA, dont 18 internationaux. Ryanair a également annulé « un petit nombre de vols », tout en conseillant à ses passagers de se présenter trois heures avant l’heure prévue à l’aéroport.
Mobilisation difficile à évaluer
L’impact de ce mouvement social est difficile à mesurer car les cortèges de manifestations sont rarement fournis en Italie. De plus, la CISL, deuxième confédération du pays, a refusé de participer à cette grève, la qualifiant de « protestation stérile, démagogique et populiste ».
Contexte budgétaire
Mise à l’index par l’Union européenne (UE) pour ses déficits « excessifs », l’Italie subit une forte pression pour redresser ses comptes et réduire sa dette publique, qui frôle les 3.000 milliards d’euros. Le gouvernement de Giorgia Meloni s’est engagé à ramener le déficit public à 2,8 % du produit intérieur brut (PIB) d’ici 2026, bien en dessous du plafond de 3 % fixé par le Pacte de stabilité européen. Cet engagement entraînera des sacrifices, avec des réductions des abattements fiscaux et des coupes budgétaires pour de nombreux ministères.
Conséquences sur l’industrie
Les coupes budgétaires affectent également le secteur industriel, notamment l’automobile, qui joue un rôle crucial en Italie. Le gouvernement Meloni a décidé de réduire de 4,6 milliards d’euros les subventions destinées à la transition verte du secteur, prévues entre 2025 et 2030. Ces coupes « frappent de plein fouet un secteur qui, pour faire face aux défis de la transition écologique, a besoin de politiques de soutien importantes », a déclaré Vinicio Peluffo, député du Parti démocrate (PD, centre gauche).