Des explosions meurtrières au Liban
Les récentes explosions au Liban marquent une attaque sans précédent. Des centaines de bipeurs et de talkie-walkies ont explosé simultanément mardi et mercredi, causant la mort d’au moins 37 personnes et blessant près de 2 931 individus, selon le ministre libanais de la Santé. Ces dispositifs de communication étaient principalement utilisés par des membres du mouvement chiite Hezbollah, soutenu par l’Iran et allié du Hamas. Le Hezbollah a immédiatement mis en cause Israël et promet de se venger. Voici les faits essentiels concernant cette tragédie.
Que s’est-il passé ?
Mardi, aux alentours de 15 heures (heure de Paris), des centaines de bipeurs ont explosé simultanément dans le sud et l’est de Beyrouth. Ces appareils, utilisés par les membres du Hezbollah, ont engendré plusieurs dizaines de blessés et au moins douze morts, dont une fillette de dix ans. Le lendemain, une nouvelle série d’explosions visant des talkies-walkies a fait 25 victimes supplémentaires. Le ministre libanais Firass Abiad a indiqué à Al Jazeera que ces attentats étaient plus dévastateurs en raison de la taille des engins utilisés.
L’accusation du Hezbollah
Le Hezbollah a affirmé qu’Israël était « entièrement responsable » de ces explosions, promettant des représailles. Bien qu’Israël n’ait pas commenté directement cet incident, il avait précédemment élargi ses cibles militaires à la frontière nord avec le Liban, dans le cadre de son conflit avec le Hamas, qui a débuté avec l’attaque du 7 octobre 2023. Depuis, des échanges de tirs quasi quotidiens ont conduit au déplacement de nombreuses personnes des deux côtés de la frontière.
La méthode de l’attaque
Le Hezbollah utilise des bipeurs pour éviter les interceptions par Israël, qui a infiltré les réseaux de télécommunication libanais. D’après des analystes, des explosifs auraient été dissimulés dans les bipeurs avant leur distribution. Une enquête préliminaire a révélé que ces appareils avaient été préprogrammés pour exploser.
Le groupe taïwanais Gold Apollo a nié avoir vendu ces dispositifs au Hezbollah, affirmant qu’ils avaient été fabriqués par un partenaire hongrois. Cependant, le gouvernement hongrois a précisé que cette société ne possède aucune installation de production dans le pays.
Des conséquences inquiétantes
Plusieurs experts, ainsi que des médias israéliens, attribuent ces explosions au Mossad, le service de renseignement israélien. Jean-Paul Chagnollaud, président de l’Institut d’Études et recherches méditerranéen Moyen-Orient, estime qu’il est évident qu’Israël est impliqué. Il évoque une opération préparatoire suggérant une offensive plus vaste à venir.
Cette série d’attentats constitue un coup dur pour le Hezbollah, qualifié par certains experts de « plus grand échec » depuis sa création. Ce contexte insécuritaire et la violence qui s’intensifie pourraient avoir des répercussions graves sur la stabilité régionale. David Rigoulet-Roze, spécialiste du Moyen-Orient, souligne que les événements récents signalent une escalade du conflit qui ne se limite plus à Gaza.
Avec un bilan humain déjà très lourd pour le Hezbollah, cette crise pourrait bien élargir le conflit à l’ensemble de la région, plongeant le Proche-Orient dans une instabilité prolongée.