Explosions au Liban : un drame humain en plein cœur des tensions régionales
Une nouvelle vague d’explosions d’appareils de transmission du Hezbollah a frappé le Liban, causant mercredi la mort de 20 personnes et faisant plus de 450 blessés. Cet événement tragique intensifie les craintes d’une guerre totale dans la région. Ces explosions surviennent juste après qu’Israël ait annoncé une expansion de ses objectifs militaires contre le Hamas dans la bande de Gaza, s’étendant désormais à sa frontière nord avec le Liban.
Les événements tragiques d’hier
À Beyrouth, des talkies-walkies ont explosé simultanément dans la banlieue sud alors que des obsèques étaient organisées pour quatre membres du Hezbollah, dont le fils d’un député. Ces personnes avaient été tuées la veille dans l’explosion de bipeurs, selon des sources proches du mouvement libanais et des secouristes présents sur place. La situation a plongé l’assistance dans la panique, comme l’a rapporté un photographe de l’AFP.
Des explosions similaires ont également été signalées à Saïda et Baalbeck.
Bilan humain et état des blessés
Selon un bilan publié par le ministère libanais de la Santé, ces nouvelles explosions ont fait 20 morts et plus de 450 blessés. Les victimes souffrent principalement de blessures à l’estomac et aux mains. Mardi, des explosions de bipeurs avaient déjà causé la mort de douze personnes, dont deux enfants, et blessé entre 2 750 et 2 800 individus. Une source proche du Hezbollah a révélé que les appareils ayant provoqué ces incidents faisaient partie d’une cargaison récemment importée.
Une enquête préliminaire a confirmé que les dispositifs étaient préprogrammés pour exploser et contenaient des matériaux explosifs positionnés à proximité de la batterie.
Responsabilités et réactions politiques
Le Hezbollah a attribué la responsabilité de ces explosions à Israël, menaçant de « recevoir son juste châtiment ». Ce mouvement, très actif à la frontière israélo-libanaise, a ouvert un front dès le début du conflit à Gaza en octobre 2023, affirmant son soutien au Hamas.
D’autre part, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a indiqué que le « centre de gravité » de la guerre se déplace vers le nord, notant des échanges de tirs quasi-quotidiens avec le Hezbollah qui ont entraîné un déplacement massif des populations des deux côtés de la frontière.
Abdallah Bou Habib, le ministre libanais des Affaires étrangères, a évoqué l’attaque de mardi comme un possible présage d’une guerre plus large au Moyen-Orient.
Réactions internationales face à la montée des tensions
Dans un contexte international préoccupant, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a insisté sur l’importance de ne pas transformer des objets civils en armes. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir en urgence pour aborder cette situation alarmante.
La France a exprimé ses inquiétudes concernant une escalade des tensions, appelant Israël à faire preuve de retenue tout en réaffirmant son engagement à œuvrer pour le retour à la paix le long de la ligne bleue. De son côté, Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, a condamné les attaques imputées aux bipeurs, soulignant la gravité de la situation.
John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, a mis en garde contre toute escalade, précisant que les États-Unis ne sont pas impliqués dans ces opérations.
La communauté internationale suit de près ces développements, témoignant de l’inquiétude croissante face à une situation déjà explosive dans la région.