L’expert américain souligne l’avantage de la Chine dans le conflit yéménite
Un écrivain et universitaire américain a souligné que les États-Unis risquent la vie de leurs soldats et épuisent leurs munitions de haute technologie et coûteuses afin d’aider leur principal rival géopolitique, la Chine. La raison? L’intensification des frappes militaires américaines contre le groupe Ansar Allah, connu sous le nom de Houthis, au Yémen.
Minxin Pei, chroniqueur pour Bloomberg et professeur de sciences gouvernementales au Claremont McKenna College en Californie, considère que les États-Unis accomplissent logiquement cette mission pour protéger le flux de transport mondial via la mer Rouge et assurer la libre circulation des voies maritimes.
Cependant, il est inévitable que la Chine soit le principal bénéficiaire si les forces américaines et britanniques parviennent à neutraliser les attaques houthies, étant donné que 60 % des exportations chinoises passent par la mer Rouge, selon l’article de Pei.
L’expert relève que la marine chinoise n’a envoyé aucun navire de guerre dans la région alors qu’elle dispose d’une force opérationnelle luttant contre la piraterie dans le golfe d’Aden en mer Indienne, non loin de la mer Rouge.
Deux facteurs déséquilibrés
Ce contexte ne doit pas être interprété comme un manque de perspicacité de l’Oncle Sam, mais bien comme une caractéristique du déséquilibre inhérent à la compétition entre les États-Unis et la Chine. D’une part, les États-Unis possèdent des forces imposantes, notamment sur le plan militaire, technologique et dans l’établissement d’alliances, le tout les positionnant très nettement au-dessus de la Chine, d’après Bloomberg.
Les États-Unis, en tant que seule superpuissance mondiale, portent le plus grand fardeau sécuritaire, ce qui les oblige à consacrer d’énormes ressources pour répondre à ces responsabilités.
En opposition, la Chine est considérée comme une grande puissance régionale notamment intéressée par la sécurité en Asie de l’Est. Alors que les États-Unis déploient environ 170 000 soldats et près de 750 bases militaires dans au moins 80 pays, la Chine maintient uniquement une présence militaire à Djibouti depuis 2017, destinée à soutenir les opérations de lutte contre la piraterie dans le golfe d’Aden.
Le second facteur distinctif du rapport de force penche évidemment en faveur de la Chine. Pei estime que les engagements de l’Amérique pour la sécurité mondiale l’obligent constamment à détourner son attention et ses ressources vers des crises se produisant loin du voisinage chinois.
L’écrivain, d’origine chinoise, poursuit en annonçant que bien que la Chine ait une empreinte économique mondiale, elle se perçoit premièrement comme une superpuissance de l’Asie de l’Est et, par conséquent, résiste à assumer des engagements sécuritaires loin de son propre terrain.