Exécution en série : pourquoi Israël intensifie ses assassinats à Tulkarem
Les opérations d’assassinat menées par Israël près de Tulkarem, en Cisjordanie, mettent en lumière l’inquiétude croissante de l’occupant face à l’évolution de la résistance et à son impact croissant dans la région. Selon des observateurs, cela témoigne de la volonté d’Israël d’éradiquer la résistance par tous les moyens, quelles que soient les circonstances.
Dans une zone ouverte et éloignée des camps de réfugiés de la ville de Tulkarem, souvent surnommée foyer des résistants, Israël a exécuté cinq résistants lors d’un bombardement par drones samedi matin. Dans l’après-midi de la même journée, quatre autres résistants ont été tués selon la même méthode, près du site du premier incident. Ces frappes ont été accompagnées d’invasions de Tulkarem et de ses camps, où des bulldozers israéliens ont détruit les infrastructures.
Les cibles des opérations d’assassinat n’étaient pas choisies au hasard. Parmi les victimes figurait Haytham Belidi (Abou Nour), un leader des brigades Al-Qassam, le bras armé du mouvement Hamas, et un ancien détenu qui avait purgé plusieurs années dans les prisons israéliennes. En plus de lui, Abdel Jabbar Al-Sabbagh, un chef des brigades Al-Qods, ainsi que Jamal Abou Haniya de Qalqilya ont également été touchés.
Le contexte de ces violences
Ce ciblage militaire fait suite à des exhortations et des provocations politiques de la part de responsables israéliens, comme le ministre Betzalel Smotrich, qui a appelé à « transformer Tulkarem en une seconde Gaza ».
Selon Hassan Khareshah, homme politique palestinien, plusieurs raisons poussent Israël à chercher à mettre fin à la résistance à Tulkarem :
- Le courage des résistants, qui infligent des pertes directes aux soldats et colons israéliens.
- La proximité géographique de Tulkarem, qui en fait une cible idéale pour les opérations de résistance.
- La volonté de la résistance de développer des moyens de combat, y compris des allégations concernant la fabrication de missiles pour frapper le cœur d’Israël.
- Tulkarem est devenue un point de rassemblement pour des formations militaires venant de plusieurs villes palestiniennes.
Malgré de nombreuses tentatives, l’occupant n’a pas réussi à diviser les résistants, qui continuent de s’unir au-delà de leurs affiliations politiques et idéologiques respectives.
Les conséquences des assassinats
Les opérations d’assassinat sont directement liées à l’augmentation des activités des résistants et à leur capacité à développer de nouvelles méthodes de combat, notamment des engins explosifs qui ont eu un véritable impact sur les forces occupantes, souligne l’analyste politique et académique palestinien, Aql Salah. Ce dernier insiste sur le fait que ces assassinats traduisent un besoin urgent d’Israël de faire face à cette montée en puissance de la résistance.
Pourtant, la jeunesse palestinienne, inspirée par le martyr de ces résistants, ressent une forte volonté de rejoindre la lutte. Cependant, il est essentiel d’organiser ces mouvements de résistance de manière plus structurée et stratégique pour assurer leur durabilité.
Une lutte ininterrompue
Akl Salah affirme que les assassinats sont un reflet de la « politique ancienne et nouvelle » d’Israël, qui se manifeste par sa soif insatiable de violence. Il fait également remarquer que la résistance, résultant de la dure expérience des Palestiniens, ne sera pas éradiquée tant que l’occupation persistera.
De son côté, l’expert en affaires israéliennes, Adel Chadeh, souligne que les méthodes utilisées par Israël pour briser cette résistance échouent systématiquement, car l’environnement social et populaire continue de favoriser la lutte. Cela incite Israël à augmenter sa répression.
En conséquence, Israël intensifie ses actions en visant de plus en plus les résistants de manière aérienne, avec des frappes directes depuis des avions de chasse ou des drones. Les villes, comme Jenin et Tulkarem, qui ont déjà enregistré un nombre élevé de victimes, représentent désormais des cibles prioritaires pour l’armée israélienne.