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Une nouvelle étude du Royaume-Uni met en lumière comment des tâches quotidiennes, telles que laver des casseroles ou se laver les cheveux, peuvent polluer gravement les environnements marins avec des produits chimiques nocifs appelés PFAS. Ces substances, connues pour leur capacité à contaminer l’eau, révèlent un impact alarmant qui n’est que récemment découvert.
Que se passe-t-il ?
Des scientifiques de l’Université de Portsmouth ont récemment collaboré avec la Marine Conservation Society pour étudier la présence des PFAS — substances perfluoroalkyles et polyfluoroalkyles — dans les environnements marins. Les PFAS sont des produits chimiques fabriqués par l’homme que l’on trouve dans les emballages alimentaires, les ustensiles de cuisine antiadhésifs, les vêtements résistants à l’eau, ainsi que dans des produits de soins personnels comme les shampoings.
Ces produits sont souvent appelés « produits chimiques éternels » car ils mettent généralement des centaines, voire des milliers d’années à se décomposer. Selon un article de l’Université de Portsmouth, les chercheurs ont collecté des échantillons d’eau de mer avant et après des décharges d’eaux usées provenant d’une station de traitement au Royaume-Uni, qui dessert plus de 400 000 personnes. Ils ont constaté une augmentation significative des concentrations de PFAS après ces décharges.
Avant la décharge, un composé de PFAS était détectable dans les cours d’eau testés. Après la décharge, huit composés de PFAS différents ont été détectés, y compris deux composés de PFAS interdits.
Des concentrations inquiétantes dans les algues
La recherche, récemment publiée dans la revue Chemosphere, a également révélé que les algues de la zone étudiée contenaient plus de 6 000 fois la concentration de PFAS par rapport à l’eau environnante. Les chercheurs affirment que ces données indiquent que les algues stockent ces produits chimiques à des concentrations élevées, ce qui pourrait permettre leur accumulation dans la chaîne alimentaire lorsqu’elles sont ingérées par des animaux marins herbivores.
Pourquoi la présence de PFAS dans les eaux est-elle préoccupante ?
De nombreuses études ont déjà établi un lien entre l’exposition aux PFAS et des impacts sur la santé humaine, tels que le cancer, la diminution de la fertilité, ainsi que des risques accrus d’asthme et de maladies de la thyroïde. Les PFAS affectent aussi les animaux marins, avec des études montrant la présence de ces « produits chimiques éternels » dans le foie de loutres, les œufs de goélands, et les poissons d’eau douce.
Selon plusieurs sources, les PFAS peuvent rendre malades les animaux marins, entraînant des défaillances du système immunitaire et des dommages au foie. Les poissons et d’autres animaux marins peuvent également exposer les humains à ces substances lorsqu’ils entrent dans la chaîne alimentaire. Les gens sont exposés aux PFAS par la consommation d’aliments et d’eau contaminés, par l’utilisation de produits contenant des PFAS, ou par l’inhalation d’air contaminé.
Quelles actions sont entreprises concernant les PFAS ?
Dans une déclaration, les auteurs de l’étude insistent sur la nécessité de mener des recherches supplémentaires pour comprendre les effets des PFAS sur la vie marine. Ils appellent également au développement de stratégies pour réduire la présence des PFAS dans l’environnement.
Les chercheurs soulignent l’urgence de développer et d’implémenter des alternatives moins polluantes aux PFAS dans les produits. Francesca Ginley, co-auteur de l’étude et responsable des politiques chimiques à la Marine Conservation Society, a déclaré : « Ces résultats soulignent la nécessité d’une interdiction urgente des PFAS dans tous les usages où des alternatives existent. Ces produits chimiques affecteront notre santé et l’environnement pour des générations à venir. »