La situation humanitaire à Gaza se révèle critique alors qu'une trêve temporaire de quatre jours vient d'être entamée entre Hamas et Israël. Cette accalmie suscite l'espoir d'une intensification de l'acheminement des aides dans ce territoire assiégé. Dans les semaines précédentes, l'escalade des violences ainsi que le blocus ont exacerbé les pénuries alimentaires, de carburant, d'eau potable et de médicaments. Face à ces besoins urgents, l'ONU évoque des conditions apocalyptiques et une menace sanitaire de grande ampleur susceptible d'entraîner un pic de mortalité.
Situation des déplacés à Gaza
Le secteur de Gaza, peuplé d'environ 2.2 millions d'habitants, compte près de 1.7 million de personnes déplacées à l'intérieur de ses frontières. La très grande majorité se réfugie dans des bâtiments gérés par l'UNRWA, l'agence d'aide aux réfugiés palestiniens, où l'occupation excède quatre fois les capacités normales, une situation aggravée par l'exode massif vers le sud pour échapper aux frappes israéliennes intenses. Malheureusement, cette région n’est pas épargnée et subit elle aussi des attaques aériennes, touchant directement des civils. Beaucoup de déplacés, notamment des hommes et des jeunes, sont contraints de dormir en plein air, faute de place suffisante dans les abris déjà surpeuplés.
État des hôpitaux et Accès aux soins
Dans le nord de Gaza, aucun hôpital ne fonctionne normalement du fait des bombardements intensifs et du manque de carburant. Par ailleurs, sur les onze établissements de santé du sud, seuls huit restent opérationnels et un seul est en mesure de réaliser des chirurgies complexes. Une augmentation significative des naissances prématurées a été enregistrée, une conséquence directe du stress extrême et des traumatismes subis par les femmes enceintes à cause du blocus et des violences. Des tentatives d'évacuation des hôpitaux les plus affectés sont en cours d'organisation.
Acheminement de l'aide et problème d'accès à l'eau
Le passage de Rafah, situé entre Gaza et l'Égypte, s'est récemment ouvert, permettant l'entrée de convois d'aide, bien que le volume reste limité et les autres passages restent fermés. Quelques jours avant la trêve, l'approvisionnement en carburant a permis de réactiver des puits d'eau et stations de pompage dans le sud, tandis que dans le nord, une crise de l'eau point à l'horizon en raison de l'inopérabilité de la station de dessalement et de la ligne d'eau venant d'Israël. La fonctionnalité des stations d'épuration est également compromise par les dégâts subis et le déficit en carburant.
Dans le contexte d’un cessez-le-feu fragile, la portée humanitaire de cette actualité est alarmante. L'accès à l'aide internationale et le soutien logistique sont essentiels pour alléger la souffrance d'une population acculée. La communauté internationale est ainsi mise au défi de répondre efficacement à la crise pour prévenir un désastre humanitaire qui menace d'embraser une région déjà éprouvée par des années de conflits.