Sommaire
Ce samedi, plusieurs sujets d’actualité sont au programme, dont un débat sur la première polémique industrielle du gouvernement Barnier, un reportage sur les transports low-cost, un détour par Rome, ainsi qu’un entretien avec François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France. Alors que l’inflation semble se calmer, la croissance économique suscite des inquiétudes. A-t-on réellement freiné le moteur de l’économie ?
L’entretien avec François Villeroy de Galhau
Le mois dernier, Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne, a remis à Ursula von der Leyen un rapport de 400 pages concernant la compétitivité de l’Europe. Dans ce document, il met en garde contre un décrochage économique de l’Europe par rapport aux États-Unis et la hausse de sa dépendance envers la Chine. Parmi ses recommandations, il propose l’émission de nouvelles dettes communes pour mieux financer l’innovation, la transition verte et la défense. Début octobre, Emmanuel Macron a plaidé pour un « choc d’investissement » avec des fonds publics européens afin de rattraper le retard de compétitivité, y compris par le biais d’emprunts communs des 27 États membres, comme le suggérait Draghi.
La Banque centrale européenne (BCE), qui a récemment abaissé ses taux directeurs pour la troisième fois depuis juin, annonce que la désinflation « est en bonne voie » dans la zone euro. Bien que confiante pour l’avenir, la BCE reste prudente quant aux prochaines étapes de l’assouplissement monétaire. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a déclaré que l’objectif initial d’atteindre un taux d’inflation de 2% pourrait être réalisé « plus tôt que prévu, d’ici l’année 2025 ». Face à une croissance faible et une économie atone, Villeroy de Galhau s’inquiète-t-il pour l’avenir économique de la France ? L’inflation est-elle sur le point d’être maîtrisée ?
Le débat sur l’affaire Doliprane
Deux jours de mobilisation syndicale ont déjà entraîné un rebondissement dans l’affaire Doliprane. Ce vendredi, la grève se poursuivait sur les sites de production de Sanofi à Lisieux et Compiègne, suite à une surenchère pour la reprise de la célèbre marque. La semaine dernière, Sanofi a annoncé qu’elle négociait avec le fonds d’investissement américain CD&R pour vendre environ 50% de sa filiale Opella, qui commercialise de nombreuses marques de médicaments sans ordonnance, y compris le Doliprane. Le 16 octobre, le fonds français PAI a déposé une nouvelle offre. Les syndicats s’inquiètent de se retrouver face à un choix difficile.
Interrogé sur cette première polémique industrielle de l’ère Barnier, le ministre délégué à l’Industrie, Marc Ferracci, a précisé que « techniquement, le gouvernement pourrait bloquer la vente ». Cette cession à des fonds d’investissement remet-elle en question la souveraineté sanitaire de la France ? Quels engagements peuvent être garantis aux employés par la Présidente de Sanofi France, Audrey Duval ? Ce débat est central avec des intervenants tels que Leïla Abboud, correspondante pour le Financial Times, et Sophie Fay, journaliste.
Le reportage sur les nouvelles habitudes de consommation
Les Français adoptent une approche plus prudente en matière de consommation, préservant leurs économies. La tendance est de se tourner vers le discount, le hard discount, et même le super hard discount, avec l’ouverture récente du premier Atacadão à Aulnay-sous-Bois par le groupe Carrefour. Cette prudence se reflète dans les comportements d’achat des consommateurs, qui choisissent de dépenser avec modération.
Le secteur des transports évolue également, avec l’émergence de solutions de mobilité plus abordables. Les compagnies aériennes low-cost, qui existent depuis plus de 30 ans, ainsi que des services de covoiturage comme Blablacar, sont devenus des choix populaires. Sur les rails, la SNCF a lancé sa filiale low-cost Ouigo en 2013, qui connaît un grand succès. Depuis 2022, la SNCF propose également des trajets avec des voitures Corail des trains TER, s’adaptant aux nouvelles exigences des voyageurs.
L’éco en V.O.
Giorgia Meloni, Première ministre italienne, a défendu son budget 2025 en affirmant que « jamais autant de ressources n’ont été affectées au fonds sanitaire national ». L’Italie, avec une dette de 137% du PIB, est sous le coup d’une procédure de déficit excessif de l’Union Européenne. La France, également visée par cette procédure, affiche un déficit de 6,1%, tandis que l’Italie se situe autour de 4% cette année. Meloni a promis de ne pas augmenter les impôts et a prévu des baisses pour les familles modestes.
Le secteur de la santé est prioritaire pour le gouvernement italien, avec une intention de mobiliser « 3,5 milliards d’euros provenant des banques et des compagnies d’assurance » pour les soins de santé et les personnes vulnérables. Bien que cette annonce semble généreuse en valeur absolue, son impact relatif au PIB pourrait sembler trompeur, ainsi que l’explique notre envoyé spécial à Rome, Bruno Duvic.
Questions pratiques au travail
Ce matin, Sandrine Foulon répond à des questions posées par Émilie et Jean-Pierre, deux fonctionnaires. Émilie s’interroge sur le droit de son employeur d’exiger une photo de son domicile avant d’accorder une autorisation de télétravail. Jean-Pierre, quant à lui, souhaite savoir si son administration peut lui imposer une nouvelle mutuelle.