Élections américaines de 2024 : le plus grand risque mondial selon des experts en analyse de risques
Selon le groupe de consultants Eurasia Group spécialisé dans l’analyse des risques, les élections présidentielles américaines de 2024 représenteraient le plus grand péril politique pour le monde, et ce, indépendamment de l’identité du vainqueur. La raison invoquée est l’abus potentiel des institutions de la plus puissante démocratie mondiale.
Dans son rapport annuel publié lundi, l’institution d’analyse des risques politiques a martelé que les élections du 5 novembre 2024 “mettraient à l’épreuve la démocratie américaine à un niveau que la nation n’a pas connu depuis 150 ans”, faisant explicitement référence à la guerre de Sécession.
Le rapport ajoute que “les États-Unis sont déjà la démocratie industrielle avancée la plus divisée et dysfonctionnelle. Les élections de 2024 vont aggraver ce problème quelle que soit la personne victorieuse.”
Le groupe avertit ensuite : “Étant donné que le résultat du vote est fondamentalement un choix entre deux personnes (du moins en l’état actuel des choses), la seule certitude est la continuation des dommages infligés au tissu social américain, aux institutions politiques du pays et à sa réputation internationale.”
Joe Biden et Donald Trump
Si Donald Trump, actuellement le candidat républicain favori, venait à perdre une nouvelle fois contre le président actuel Joe Biden, il est probable que le magnat de l’immobilier crie encore une fois à la fraude électorale massive, “et incite à une campagne d’intimidation à grande échelle” contre les fonctionnaires électoraux et les travailleurs, selon le rapport.
Il est ajouté qu’en cas de victoire de Biden pour un second mandat, les États-Unis pourraient également être confrontés à “une crise politique sans précédent” si Trump était emprisonné dans l’une des nombreuses affaires judiciaires à son encontre, bien qu’il ne soit pas probable que le pays assiste à des violences à grande échelle.
En revanche, si Trump l’emportait, le groupe prévoit que Biden reconnaîtrait la défaite, mais nombre de démocrates considéreraient aussi Trump comme illégitime et certains refuseraient de certifier sa victoire, citant la Constitution qui interdit à toute personne “participant à une insurrection” d’accéder à une telle fonction.
Trump, s’il revenait au pouvoir, est également attendu pour utiliser les institutions gouvernementales afin de poursuivre ses opposants et réprimer toute opposition, toujours selon le groupe de consultants.
Le Moyen-Orient et l’Ukraine
Par ailleurs, l’Eurasia Group a classé la violence au Moyen-Orient comme le deuxième plus grand risque mondial, avec la possibilité que la guerre entre Israël et le mouvement de résistance islamique (Hamas) ne soit “que la première phase d’un conflit plus large en 2024”.
Quant au troisième risque le plus élevé, il concerne l’Ukraine, où il est prévu que le pays sera effectivement divisé en 2024, Kiev cherchant à reprendre les territoires contrôlés par la Russie.
Le groupe souligne qu’une autre grave épreuve attend l’Ukraine si les États-Unis élisaient Trump, qui s’oppose à l’envoi de milliards de dollars à Kiev.