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Elections locales en Entité sioniste sur fond de crise de l’Al-Aqsa
Après des reports successifs en raison de la bataille de l’« Al-Aqsa », les bureaux de vote ont ouvert leurs portes depuis 7 heures ce matin, ce mardi, en Entité sioniste pour les élections des conseils locaux. Selon les données du ministère de l’Intérieur israélien, ces élections ont lieu dans 197 municipalités, conseils ruraux, et 45 conseils régionaux, dont 13 municipalités et 77 conseils arabes, ainsi que 4 conseils régionaux arabes à l’intérieur des frontières de la Palestine. Le report des élections locales en raison de la guerre à Gaza et des tensions à la frontière nord avec le Hezbollah a contraint le ministère de l’Intérieur à reprogrammer les élections, initialement prévues en 2023, à plusieurs reprises jusqu’à fin février de cette année.
La complexité des élections
Les élections locales en Entité sioniste ont atteint un taux de participation de 84% pour les Arabes lors des dernières élections locales en 2018, contre 55% pour les Juifs, le taux global se situant à 59%. Près de 7,19 millions de personnes sont autorisées à voter, dont 1,1 million de Palestiniens en Entité sioniste. Ces élections, soit 3705 listes en compétition, sont considérées comme les plus complexes en Entité sioniste, avec une influence significative de la situation sécuritaire depuis les événements de l’« Al-Aqsa ». Les reports et les conditions sécuritaires ont entravé la campagne électorale, éclipsant les enjeux locaux majeurs.
Manque d’intérêt des Israéliens
Avec le report des élections en raison de la guerre, les Israéliens ont manifesté un désintérêt pour les questions municipales, mettant de côté des sujets essentiels tels que l’assainissement, les impôts fonciers, et le développement local. Les élections municipales ne suscitent pas autant d’intérêt que les élections législatives, et le taux de participation est en baisse à 59%. Les habitants subissent les conséquences de la guerre, certains candidats étant confrontés à des accusations de corruption, mais conservent de bonnes chances de rester en poste.
Le contexte politique
Les partis religieux et en particulier le « Shas », dirigé par Arieh Deri qui contrôle le ministère de l’Intérieur, ont profité du climat de guerre et du désintérêt des Israéliens pour ne pas reporter les élections, dans le but de renforcer leur position dans de nombreuses villes juives. Le rôle des autorités locales revêt une importance cruciale pour ces partis, servant à renforcer leur présence au Parlement et leur influence au sein de la coalition gouvernementale.
Un avenir politique incertain
La journaliste Sivan Haïla souligne que les élections locales en temps de guerre se concentrent davantage sur les questions liées aux déplacés, aux captifs et aux familles de réservistes, reléguant au second plan les enjeux quotidiens en matière de services et de développement. Le rôle des autorités municipales se révèle crucial, comblant le vide laissé par l’inaction des ministères gouvernementaux pendant la guerre, face à de nombreux défis.
L’avocate Yefaat Souleil met en garde contre la désinvolture des Israéliens lors des élections municipales, pointant du doigt un possible renforcement des factions politiques d’extrême droite face à un électorat indifférent.