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Le dimanche 26 octobre, l’Uruguay tiendra des élections pour élire son nouveau président, un événement qui survient dans un contexte de stabilité politique et économique en Amérique Latine. Les 3,4 millions d’habitants de l’Uruguay, bien que parfois en désaccord sur des questions essentielles, démontrent un civisme qui les distingue des pratiques politiques d’autres nations, notamment des États-Unis.
Contexte des élections
En raison des limitations constitutionnelles, l’actuel président, Luis Lacalle Pou, 51 ans, ne peut pas briguer un second mandat consécutif. Le résultat de ces élections déterminera si sa coalition conservatrice conserve le pouvoir ou si une alliance politique de gauche modérée, qui a légalisé la marijuana et favorisé les énergies renouvelables entre 2005 et 2020, revient à la présidence.
Une victoire de l’opposition pourrait également remettre en question un accord commercial envisagé avec la Chine. Le candidat de l’opposition, Yamandú Orsi, a exprimé sa préférence pour négocier avec Pékin par le biais du Mercosur, une alliance de pays sud-américains.
Les candidats principaux
Le candidat du parti au pouvoir est Álvaro Delgado, âgé de 55 ans, vétérinaire rural, ancien député et chef de cabinet de Lacalle Pou. Tous deux appartiennent au Parti National, de centre-droit, partie de la Coalition Républicaine au gouvernement. Un succès de Delgado garantirait la continuité de son programme économique axé sur les accords commerciaux et la simplification des réglementations.
Son principal adversaire, Orsi, 57 ans, ancien professeur d’histoire et maire de Canelones, a gravi les échelons du Frente Amplio, une coalition politique de gauche. Né dans une famille ouvrière sans électricité, son ascension a été soutenue par José Mujica, ancien président de 2010 à 2015.
Enjeux et préoccupations
Les élections en Uruguay se déroulent généralement autour de positions modérées, avec un consensus sur de nombreux sujets entre les partis politiques. Les candidats s’accordent sur l’importance de maintenir des politiques favorables aux entreprises, telles que des impôts réduits, et de préserver le système de protection sociale du pays, qui offre des soins de santé gratuits aux plus démunis.
Orsi souligne que la force des partis politiques en Uruguay et la robustesse de l’État-providence rendent difficile l’émergence de mouvements populistes similaires à ceux observés dans d’autres pays. Il a également critiqué les performances du gouvernement sur la sécurité, promettant d’embaucher 2000 nouveaux policiers pour lutter contre la violence liée au narcotrafic.
Scénario possible pour le second tour
Si aucun candidat n’obtient la majorité des voix, un second tour se tiendra le 24 novembre. Orsi a régulièrement mené dans les sondages, mais de nombreux analystes doutent qu’il ait le soutien nécessaire pour éviter cette seconde manche contre Delgado. Le candidat de droite, Andrés Ojeda, pourrait également influencer le résultat, en soutenant Delgado au second tour.
Prévisions et résultats
Les bureaux de vote ouvriront à 8 heures et fermeront à 19h30. Les résultats devraient être disponibles quelques heures après la fermeture des urnes, publiés sur le site de l’autorité électorale uruguayenne.
La spécialiste de l’opinion publique, Mariana Pomiés, prévoit qu’Orsi sera le candidat le plus voté, mais sans majorité suffisante pour éviter un second tour. Les derniers sondages indiquent une intention de vote de 44 % pour Orsi, 24 % pour Delgado, et 14 % pour Ojeda.