Élections en Tunisie : Nahda dénonce le manque d’équité démocratique
Lors d’une déclaration aujourd’hui, le mouvement tunisien Al Nahda a remis en question le caractère démocratique et équitable des prochaines élections présidentielles, soulignant la nécessité de purifier le climat politique et de garantir l’égalité des chances.
Le communiqué, signé par le secrétaire général Al Ajmi Al Wrimi, publié sur sa page officielle Facebook, a affirmé que pour que ces élections soient réellement démocratiques, équitables, transparentes et compétitives, il est impératif de purifier le climat politique, d’assurer l’égalité des chances, de libérer les détenus politiques, de lever les restrictions sur les activités des partis, ainsi que de garantir la liberté d’expression, de candidature et de choix.
Al Nahda a déclaré qu’elle ne présenterait pas de candidat à la présidence, bien que cela soit son droit, selon le communiqué. La décision finale concernant la participation ou le boycott des élections n’a pas encore été prise et sera prise en temps voulu en consultation et en coordination totale avec le Front de Salut National et toutes ses composantes.
Le mouvement a souligné que les élections sont un devoir national et constitutionnel, exigeant la garantie des conditions et des normes démocratiques pour les mener à bien, défendant le droit de tous les citoyens tunisiens remplissant les conditions de se présenter et de gagner la confiance des électeurs.
Il a aussi assuré qu’il n’avait aucun engagement envers quelque candidat que ce soit, en particulier étant donné qu’il n’a pas encore connaissance de la liste finale des candidats.
Al Nahda a réaffirmé son engagement envers le Front de Salut National en tant que cadre politique de la lutte pour rétablir la voie démocratique.
Contexte des élections en Tunisie
Le Président tunisien Kaïs Saïed a appelé à des élections présidentielles le 6 octobre prochain.
Le président de l’Instance Supérieure Indépendante pour les Élections, Farouk Bouasker, a annoncé que la période de candidature aux élections débutera le 29 juillet pour se terminer le 6 août.
Il est largement prévu que le Président Saïed se présente pour un deuxième mandat de cinq ans, après sa victoire aux élections de 2019.
En avril dernier, le Front de Salut National -la plus grande coalition de l’opposition tunisienne- a annoncé qu’il ne participerait pas aux élections, invoquant le manque de conditions de concurrence.
L’opposition a boycotté tous les scrutins qui ont suivi les mesures exceptionnelles prises par Saïed le 25 juillet 2021, provoquant une crise et un profond clivage politiques.
Ces mesures ont notamment inclus la dissolution des instances judiciaires et législatives, l’émission de décrets présidentiels, l’adoption d’une nouvelle Constitution par référendum populaire, et la tenue d’élections législatives anticipées.
Certaines forces tunisiennes considèrent ces mesures comme un « coup d’État contre la Constitution de 2014 et une consécration d’un règne autoritaire absolu », tandis que d’autres partisans de Saïed les voient comme une « rectification du chemin de la révolution de 2011 » qui a renversé le Président Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).