Élections en Russie : le parti au pouvoir visé par des cyberattaques
Le processus de vote aux élections présidentielles russes se poursuit pour le deuxième jour consécutif, se terminant demain dimanche. Le Parti Russie Unie, au pouvoir, a déclaré être la cible d’une cyberattaque à grande échelle perturbant l’utilisation d’Internet et ciblant ses services.
Outre le président Vladimir Poutine, candidat principal pour un cinquième mandat de six ans, trois autres candidats représentant des partis politiques à la Douma participent à ces élections.
Le processus de vote a été marqué par des tentatives individuelles de sabotage, telles que le jet de cocktails Molotov et l’utilisation de liquides colorés déversés dans une urne, ainsi que par la suspension par le Parti Russie Unie de ses services non essentiels pour contrer cette vaste cyberattaque.
Poutine, qui se présente aux élections en tant que candidat indépendant avec le soutien du Parti Russie Unie, a accusé l’Ukraine de chercher à saboter les élections en Russie.
Plus de 94 000 bureaux de vote à travers le pays sont ouverts de 8h à 20h, avec un total de 112 309 947 électeurs inscrits à l’intérieur du pays, 1 890 863 dans les représentations russes à l’étranger, et 11 924 inscrits dans la base spatiale russe de Baïkonour au Kazakhstan.
Les élections présidentielles se tiennent pour la première fois dans les régions ukrainiennes récemment annexées par la Russie, notamment les provinces de Donetsk, Lougansk, Zaporojie, Kherson, ainsi que la péninsule de Crimée annexée par la Russie en 2014.
Condoléances de l’ONU
Le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres, ainsi que de nombreux pays membres de l’organisation, ont vivement critiqué l’organisation des élections présidentielles dans les régions ukrainiennes sous contrôle russe.
Stéphane Dujarric, porte-parole de Guterres, a déclaré que « le Secrétaire Général condamne les efforts de la Fédération de Russie pour organiser des élections présidentielles dans des régions de l’Ukraine occupées par la Fédération de Russie, rappelant que la tentative illégale d’annexion de régions de l’Ukraine est invalide selon le droit international ».
Dujarric a souligné l’attachement de l’ONU à « l’indépendance » de l’Ukraine et à « l’intégrité de son territoire ».
De son côté, Rosemary DiCarlo, assistante du Secrétaire Général pour les affaires politiques, a souligné lors d’une réunion du Conseil de Sécurité spécialement consacrée à ces élections, à l’invitation de la Slovénie, que l’organisation des élections dans les territoires ukrainiens contrôlés par la Russie était « inacceptable ».
Elle a ajouté que « selon le droit international, les autorités d’occupation – en l’occurrence la Fédération de Russie – sont tenues de respecter les lois de l’Ukraine dans les territoires occupés ».
L’ambassadeur ukrainien Sergiy Kyslytsya a lu devant la presse une déclaration commune de plus de 50 pays, dont les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, le Japon, l’Australie et la Corée du Sud, condamnant fermement l’organisation du vote dans plusieurs régions ukrainiennes.
La déclaration a souligné que « l’organisation d’élections dans un autre État membre des Nations Unies sans son consentement est un mépris évident des principes de souveraineté et d’intégrité territoriale », rappelant les résolutions pertinentes de l’Assemblée Générale des Nations Unies.
Dmitry Polyanskiy, le vice-ambassadeur russe auprès des Nations Unies, a qualifié ces critiques de « ingérence dans les affaires intérieures de la Russie », affirmant que ces territoires « sont administrativement et politiquement une partie de notre pays, que cela vous plaise ou non ».