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Élections en Géorgie : choix entre l’Occident et la Russie
Les électeurs en Géorgie se sont rendus aujourd’hui, samedi, aux bureaux de vote pour participer aux élections législatives. Ces élections détermineront si la Géorgie continuera de se rapprocher de l’Occident ou si elle retournera sous l’influence de la Russie.
Principaux partis en lice
Plusieurs forces politiques se disputent ces élections, dont le parti Rêve géorgien, au pouvoir depuis 2012, dirigé par le milliardaire Bidzina Ivanichvili, ainsi que quatre principales coalitions représentant l’opposition pro-occidentale.
Selon le système électoral en Géorgie, les élections sont basées sur un système proportionnel pour élire 150 membres du parlement, sous la supervision d’observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.
Déroulement des élections
Les bureaux de vote ont ouvert à 8h00, heure locale (4h00 GMT), et fermeront à 20h00 (16h00 GMT). Environ 3,5 millions d’électeurs sont inscrits, avec des résultats préliminaires attendus dès la fin du scrutin.
Ivanichvili, en votant dans la capitale Tbilissi, a déclaré que ces élections représentent « un choix très simple », soulignant que l’option est entre « un gouvernement qui sert le peuple géorgien ou un gouvernement au service d’un État étranger ».
Réactions des dirigeants
La présidente de la Géorgie, Salomé Zourabichvili, proche de l’Occident et opposée aux politiques du gouvernement actuel, a exprimé l’importance de ces élections, affirmant : « Ce jour déterminera l’avenir de la Géorgie ». Elle a ajouté que « ce soir, il y aura une victoire pour toute la Géorgie ».
Position de l’opposition
Des sondages récents montrent une avance de l’opposition, qui cherche à mettre en place des réformes politiques et juridiques pour renforcer les libertés et améliorer les relations du pays avec l’Union européenne et l’OTAN.
Le principal parti d’opposition engagé est le Mouvement national uni, dirigé par l’ancien président emprisonné Mikheil Saakashvili. L’opposition a appelé ses partisans à se préparer à toute tentative de manipulation des résultats électoraux.
Les inquiétudes de l’avenir politique
Le secrétaire général du parti Rêve géorgien, Kakhа Kaladze, a souligné la nécessité d’une « mobilisation maximale » pour garantir la victoire aux élections. Ce commentaire a suscité des inquiétudes quant à de possibles troubles si le parti au pouvoir venait à l’emporter, le politologue Gela Vasadze estimant que le parti pourrait vouloir rester au pouvoir à tout prix.
Divisions internes et tensions
Par ailleurs, des divisions internes se manifestent au sein de l’élite politique géorgienne. Le Premier ministre Irakli Garibashvili, membre du parti Rêve géorgien, a accusé les dirigeants européens de renier la doctrine chrétienne, affirmant que l’Occident cherche à entraîner la Géorgie dans des conflits qui ne la concernent pas, renforçant ainsi les doutes sur la sincérité de l’intention du gouvernement de rejoindre l’Union européenne.
Alors que l’opposition aspire à former un gouvernement de coalition et à organiser de nouvelles élections reflétant la volonté des électeurs, le parti Rêve géorgien a fait face ces derniers mois à de vastes manifestations suite à l’adoption d’une loi sur « l’influence étrangère », inspirée de lois russes visant à restreindre les activités des ONG et les droits des minorités.
Réactions internationales
En conséquence, l’Union européenne a suspendu le processus d’adhésion de la Géorgie, tandis que les États-Unis ont imposé des sanctions à plusieurs responsables géorgiens pour la répression des manifestants. Le Kremlin, par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov, a exprimé son mécontentement face aux tentatives d’ingérence occidentale dans les élections géorgiennes, considérant ces pressions comme des « impositions » sur le peuple géorgien, et appelant à ne pas permettre aux forces extérieures d’interférer dans la souveraineté nationale de la Géorgie.