L’économie égyptienne continue de faire face à des difficultés, avec le secteur privé en contraction pour le 35e mois consécutif. Selon une enquête récente, le secteur privé non pétrolier a connu une contraction en octobre, poursuivant ainsi une tendance à la baisse continue. Cette contraction est principalement due à l’inflation persistante, aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement et à la pénurie de devises étrangères.
Le dernier indice PMI (Purchasing Managers Index) de Standard & Poor’s Global a atteint 47,9 points le mois dernier, en baisse par rapport aux 48,7 points enregistrés en septembre. Un indice inférieur à 50 indique une contraction économique. David Owen, expert économique chez Standard & Poor’s, a déclaré que l’indice des directeurs d’achat égyptiens reflétait « une détérioration rapide des conditions dans les secteurs non pétroliers depuis cinq mois ».
Il a ajouté que l’on a observé une diminution plus rapide des activités commerciales nouvelles, ainsi qu’une faiblesse soutenue de la production due à la pénurie d’offre et à l’inflation, ce qui a incité certaines grandes entreprises à réduire leurs effectifs et leurs niveaux de stock pour la première fois depuis juillet.
L’Égypte est confrontée à une crise économique marquée par une inflation record et une grave pénurie de devises étrangères. L’augmentation de l’endettement au cours des huit dernières années a également rendu le remboursement de la dette extérieure de plus en plus difficile. La banque centrale a déjà dévalué la livre égyptienne à trois reprises depuis le début de l’année 2022, ce qui a entraîné une perte d’environ la moitié de sa valeur par rapport au dollar.
Pour faire face à la pénurie de devises étrangères, Le Caire a imposé des restrictions sur les importations, tandis qu’au moins deux banques ont suspendu l’utilisation de cartes de débit en livres égyptiennes à l’étranger pour arrêter l’hémorragie de devises.
Standard & Poor’s Global a déclaré que les participants à l’enquête ont mis en lumière la persistance des obstacles à la demande en raison de la hausse des prix, de la faiblesse de la monnaie et des problèmes d’approvisionnement. D’autre part, l’indice de sous-production a augmenté à 46,4, contre 45,7 en septembre dernier, tandis que l’indice de prévisions de production future a atteint 56,4, son niveau le plus élevé en dix mois, après avoir atteint 53 en septembre.
En conclusion, l’Égypte continue de lutter contre une série de problèmes économiques, notamment l’inflation record, la pénurie de devises étrangères et la pression croissante sur le financement extérieur. Les récentes réductions de notation par les agences de notation internationales soulignent les risques croissants pour le financement externe du pays. Il est essentiel pour les autorités égyptiennes de prendre des mesures pour atténuer ces problèmes, stimuler la croissance économique et améliorer les conditions d’activité dans le secteur privé.