Sommaire
Effondrement des négociations et tensions croissantes en région
Après l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh, Benjamin Netanyahou a partagé une photo le montrant aux côtés de la délégation israélienne de négociation, affirmant que des consultations étaient en cours pour discuter d’un accord. Les médias proches de lui ont relayé des déclarations de sources qui prétendent que l’assassinat de Haniyeh n’affectera pas négativement les pourparlers en cours, mais au contraire facilitera leur avancement en supprimant un obstacle. Effectivement, une nouvelle session de négociations a débuté, dans l’optique pour Netanyahou d’atteindre trois objectifs clés :
- Premièrement,
- Deuxièmement, apaiser l’inquiétude généralisée causée par les prévisions concernant une réponse de Hezbollah et d’Iran. La société israélienne vit actuellement une hystérie face à cette attente. Ainsi, la nouvelle voie de négociation agit comme un analgésique pour ces tensions, et essaie de rassurer la communauté israélienne que « le Roi d’Entité sioniste » sait ce qu’il fait.
- Troisièmement, contenir la montée des tensions régionales, offrant aux fronts de résistance un espoir illusoire de voir cette guerre se terminer, ce qui les inciterait à ne pas répondre et à éviter une expansion des combats, qui pourrait leur coûter cher. Il est estimé qu’offrir le temps nécessaire pour négocier la fin de la guerre est préférable à une escalade.
Entre deux rounds de négociations, comme entre la terre et le ciel
La nouvelle proposition américaine a marqué un tournant significatif par rapport aux offres précédentes. Cette session a constitué un véritable revers par rapport à ce que la résistance avait accepté le 2 juillet et aux progrès réalisés le 6 mai, avant l’assaut sur Rafah. Les principaux changements entre les accords antérieurs et les résultats de la dernière ronde de négociations peuvent être résumés ainsi :
1. L’axe de Philadelphie
Les forces d’occupation ont refusé de retirer leurs troupes de l’axe de Philadelphie, même si ce point avait été demandé sous pression égyptienne. L’occupant a proposé de réduire le nombre de soldats présents, mais cela contredit la volonté de la direction de son armée, qui souhaite se retirer pour plusieurs raisons, dont l’absence de nécessité opérationnelle réelle. En outre, cette position pourrait engendrer un épuisement non souhaité de ces forces, qui ne parviennent pas à réaliser des résultats opératifs significatifs. Le chef d’état-major israélien (Halivi) a déclaré : « L’axe de Philadelphie ne doit pas être un obstacle à la libération de 30 otages dans cette première phase. »
2. Retour au combat immédiatement après la première phase
La délégation israélienne a proposé un cessez-le-feu temporaire uniquement pour la première phase, avec des discussions sur un cessez-le-feu permanent lors de la phase deux, conditionné à l’accord des parties. Si la résistance refuse les demandes israéliennes, l’armée reprendra la guerre. Selon le journal « Entité sioniste Hayom », l’une des conditions posées par Netanyahou pour accepter l’accord implique un engagement écrit de l’administration américaine permettant à Entité sioniste de retourner au combat après la première phase., fixée à six semaines. La résistance a fermement rejeté cette condition, affirmant qu’elle contredit les principes de Biden.
3. L’axe de Netzarim
Après avoir montré sa disposition à se retirer lors des précédentes négociations, l’occupant a cette fois-ci refusé de recalibrer son positionnement sur l’axe de Netzarim, proposant plutôt la création d’un poste de sécurité sous la supervision de forces internationales pour inspecter le trafic des citoyens.
4. Les prisonniers
Les pourparlers en juillet ont atteint un point d’accord clé entre les deux parties, désignant la libération par la résistance de 33 prisonniers israéliens, comprenant femmes, enfants, personnes âgées et recrues. Cependant, la délégation israélienne a rompu cet accord en proposant de nouveaux critères, exigeant que tous les prisonniers soient vivants et que ceux qui seraient libérés soient exilés hors de la Palestine.
5. Le passage de Rafah
L’occupant a rejeté toutes les propositions des médiateurs concernant le passage de Rafah, exigeant la mise en place de forces de sécurité pour gérer le passage sous supervision israélienne. Il a également suggéré de réinstaller l’Autorité nationale palestinienne pour gérer ce passage avec une supervision israélienne indéfinie.
Haniyeh avait-il raison ?
Hamas a montré sa volonté lors de trois phases distinctes des négociations :
- La première lorsqu’elle a accepté la proposition des médiateurs le 6 mai, en réponse à l’assaut israélien sur Rafah.
- La deuxième lorsque Haniyeh a réagi positivement au discours de Biden sur des principes de cessation de guerre, que l’Entité sioniste a ignorés.
- La troisième, le 2 juillet, Haniyeh a accepté l’offre américaine, allant au-delà des divergences existantes.
Cependant, Entité sioniste a répondu à cette ouverture par des massacres et l’assassinat de Haniyeh, poussant Hamas à réévaluer sa stratégie de négociation, qui était fondée sur la flexibilité politique. Ceci a été suivi d’un communiqué affirmant que la négociation avait exploré tous les détails, et qu’il était temps de passer à l’exécution.
Le rejet de Hamas de cette nouvelle voie de négociations souligne sa conviction que le processus avait atteint un stade infructueux, et que continuer était illogique. Ayant acceptable tout ce que les médiateurs proposaient sans franchir certaines lignes rouges, pourquoi les négociations devraient-elles recommencer ? Ils affirment également qu’il est temps de passer à l’exécution sans retours en arrière, car cela ne sert que les intérêts de Netanyahou.
Une recette pour l’inflammation régionale
Après la première ronde de négociations, le vide des discussions s’est révélé, puisque la session n’a pas abouti à des avancées et a même traduit un recul par rapport aux précédents accords. Les discours américains sur d’éventuels progrès sont considérés comme de la fumée. Tant Hamas a compris que la position israélienne ne se limite pas à une question de détails, mais concerne des points fondamentaux insurmontables. Ce mépris, soutenu par la couverture américaine, est la plus rapide source de conflits régionaux et de la pérennité de la guerre.
Il est indéniable que la prolongation de ces négociations coûtera des vies et exacerbera la souffrance. La guerre à Gaza, au bilan le plus lourd du siècle dernier, ne révèle dans ces négociations qu’un moyen de gérer plutôt que de mettre fin à la guerre.
Tout le monde est conscient de l’influence de l’administration américaine sur le dossier israélo-palestinien, mais cela demeure une lutte face à la puissance lobby sioniste qui protège l’occupation. Les conséquences de l’échec des négociations ne se limiteront pas à Gaza, mais embraseront toute la région.
La compréhension de la montée de la violence régionale doit être mise en relation avec les impacts des actions de « Ansar Allah » sur l’économie mondiale, multipliant la menace par cent. Cette région abrite les ressources et routes essentielles du monde, son embrasement pourrait causer des ruptures sérieuses à l’économie globale.