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Du Washington à Moscou, le Niger redessine ses alliances

par Sara
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Du Washington à Moscou, le Niger redessine ses alliances

Du Washington à Moscou, le Niger redessine ses alliances

Une foule importante de citoyens s’est rassemblée dans les rues de Niamey, la capitale du Niger, lors d’une manifestation massive le samedi 13 avril dernier, avec la participation publique des soldats pour la première fois, en soutien à la décision du nouveau gouvernement de mettre fin à l’accord de sécurité avec les États-Unis. Les manifestants ont exigé le départ des forces américaines, soutenant la nouvelle politique étrangère de leur gouvernement.


Contexte historique et géopolitique

Au cours de la dernière décennie, les relations entre le Niger et les États-Unis ont connu une évolution notable, notamment dans le domaine de la sécurité régionale. Un accord militaire a été conclu entre les deux pays en juillet 2012, entraînant la création d’une base aérienne à Agadez pour un coût de 100 millions de dollars, devenant opérationnelle en 2016 sous le nom de « Base aérienne 201 du Niger ».

Par la suite, les relations se sont tendues après le coup d’État militaire en juillet 2023 qui a renversé le président Mohamed Bazoum. Les États-Unis ont condamné le coup d’État et se sont retrouvés dans une impasse entre la préservation de leurs intérêts stratégiques et le soutien au retour de la démocratie.

Les motivations et les objectifs du Niger

Selon Sido Abdullah, coordinateur de l’alliance « M63 » qui a mené les protestations pour expulser les Français et réclame le départ des États-Unis, le renforcement des relations du Niger avec la Russie découle de sa nécessité urgente de trouver un partenaire offrant un soutien efficace et mutuellement bénéfique. Cette collaboration vise à renforcer la sécurité nationale du Niger, son indépendance énergétique et son efficacité dans la lutte contre le terrorisme.

Le rôle de la Russie et la contrepartie

Dans un développement concret, après l’arrivée d’un avion Il-76 au Niger en ligne avec le déploiement de la Brigade africaine russe qui sera déployée dans 5 pays, y compris le Niger, les formateurs russes arrivés au Niger ont confirmé leur rôle dans la formation de l’armée nigérienne et le développement de la coopération militaire entre les deux pays.

Le professeur Jean-Paul Boughala, expert économique et commentateur spécialisé, estime que la Russie cherche à tirer des avantages stratégiques et économiques du renforcement de ses relations avec le Niger, en réalisant des gains matériels dans des accords commerciaux, notamment dans l’exploitation de l’uranium à travers ses sociétés, et en garantissant la préférence dans l’exploration minière.

Défis et critiques

A considérer que la stratégie évoquée par la coalition russo-chinoise, bien qu’elle offre des opportunités attrayantes, elle est confrontée à des défis réels tels que l’instabilité en Libye et le manque de consensus sur le leadership de l’allié russe Khalifa Haftar, ainsi que les risques de guerre et de terrorisme qui pourraient nuire à tout projet d’infrastructure.

D’autre part, certains élites politiques, intellectuelles et secteurs de l’opposition expriment de sérieuses préoccupations concernant la possible exploitation par le Conseil militaire de la volonté populaire de récupérer la souveraineté, en remplaçant l’allié occidental – qui prône une transition courte et le retour à la démocratie – par un allié russe peu soucieux de ces demandes, ce qui pourrait compromettre la souveraineté nationale également.

Exploitation des jeux de puissance

Le Niger a montré une habileté stratégique en éloignant les États-Unis du conflit avec la France, puis en exploitant la présence russe pour pousser les États-Unis au départ. Cette démarche reflète l’astuce des petits États à utiliser les équilibres internationaux à leur avantage.

La perte de l’influence américaine dans la région, un scénario plausible après les manifestations du samedi, pourrait être le résultat des pressions exercées sur le Niger pour choisir un camp dans le conflit géopolitique avec la Russie.

Emploi du conflit des puissances

Selon le professeur Boughala, le Niger a su astucieusement écarter les États-Unis du conflit avec la France, puis exploiter la présence russe pour pousser l’Amérique au départ. Cette manœuvre reflète la ruse des petits États dans l’utilisation des équilibres internationaux à leur avantage.

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