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Droits des prisonniers en Irak entre plaintes et démentis officiels
Le paysage carcéral en Irak est à nouveau mis en lumière par un récent communiqué émanant des familles de prisonniers détenus depuis des années. Dans cette déclaration, il est question des conditions de détention jugées « misérables », avec de sévères violations des droits et des mauvais traitements perpétrés à l’encontre des détenus et de leurs proches.
Conditions de détention préoccupantes
Les familles ne déplorent pas seulement la souffrance des prisonniers, mais également l’humiliation vécue lors des procédures de visite dans les prisons. Le rapport provenant de l’Observatoire Afad et d’autres organisations des droits de l’homme met particulièrement l’accent sur la prison d’Al-Hout à Nasiriyah, où environ 13 000 détenus se plaignent de tortures, de traitements cruels et de comportements agressifs de la part de l’administration pénitentiaire.
De précédents rapports d’organisations internationales telles que Human Rights Watch et Amnesty International témoignent également de conditions désastreuses dans les prisons irakiennes.
Les mauvaises conditions de vie des prisonniers
Les familles des prisonniers rapportent que la souffrance commence par le manque de soins médicaux : les détenus ne voient la lumière du jour que pendant 15 minutes par jour. Les prisons sont surpeuplées, avec jusqu’à huit prisonniers entassés dans une cellule de seulement 2 mètres sur 3, ce qui aggrave les risques de maladies infectieuses.
- Violences physiques, insultes, et mauvais traitements avec des objets en métal.
- Mauvaise alimentation et absence de médicaments pour des maladies chroniques, ces derniers n’étant autorisés qu’en contrepartie de pots-de-vin.
- Extorsion concernant des biens de première nécessité tels que la nourriture et les vêtements.
Le manque d’activités sportives, éducatives et culturelles est également noté. Les plaintes des familles mettent en évidence les contrôles humiliants subis par les femmes lors des visites, contribuant à leur déshonneur.
Exécutions et loi sur l’amnistie
Dans ce contexte, le communiqué souligne que les exécutions de prisonniers ont augmenté parallèlement aux débats sur une loi d’amnistie, que le parlement irakien envisage d’adopter. Cette législation devrait permettre la réévaluation de milliers de cas, dont beaucoup ont été arrêtés sur la base de dénonciations malveillantes.
Des témoignages d’individus, y compris d’une mère dont le fils est détenu, corroborent les allégations de violations des droits de l’homme dans les prisons. Elle a évoqué l’état précaire de santé de son fils, gravement malade en raison des conditions éprouvantes.
Réactions officielles
Le ministre de la Justice irakienne a fermement démenti les accusations portant sur les violations des droits des prisonniers, bien qu’il ait reconnu un taux de surpopulation carcérale de 300 %. Le ministère affirme qu’il travaille à résoudre la situation des retards dans les libérations.
- La direction de la Communication du ministère réfute l’existence de tortures ou d’humiliations dans les prisons.
- Des projets de construction de nouvelles prisons sont en cours pour faire face à la surpopulation.
Selon eux, il y a un engagement de respecter les normes internationales en matière de droits humains, et les visites des organisations comme la Croix-Rouge sont autorisées.
La réalité des droits de l’homme
Les défenseurs des droits de l’homme et les familles de détenus parlent d’une réalité inquiétante bien documentée depuis 2003. Les conditions de détention, qui incluent le manque de nourriture et de soins médicaux, sont un sujet de préoccupation constante pour les autorités nationales.
Des organismes des droits de l’homme, comme l’Observatoire Afad, ont fait état d’un climat de détentions arbitraires, en particulier dans le contexte des opérations militaires contre l’État islamique entre 2014 et 2017.