Drapeaux d’Israël à São Paulo menacent le président Lula
Après une semaine des déclarations du président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, en marge du sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, accusant Israël de commettre un « génocide » dans la bande de Gaza, comparant les actions là-bas à un « holocauste juif », son adversaire politique, l’ancien président Jair Bolsonaro et ses partisans à São Paulo, ont manifesté en brandissant les drapeaux du Brésil et d’Israël, dans une démonstration ostensible de soutien à Bolsonaro et de défiance envers Lula, en réponse aux déclarations successives du président da Silva contre Israël, alimentant ainsi des tensions politiques et diplomatiques entre les deux pays.
Escalade politique
Les manifestations de dimanche dernier à São Paulo, la capitale économique du Brésil, ont été organisées par l’ancien président de droite Bolsonaro, appelant ses partisans à protester contre les procédures judiciaires engagées à son encontre, notamment pour tentative de coup d’État contre les résultats des élections présidentielles de l’automne 2022, suite à sa défaite face à son rival actuel, le président Lula, ainsi que d’autres accusations incluant une mauvaise gestion de la crise de la COVID-19 et le détournement de cadeaux précieux de la présidence.
Significations importantes
En effet, l’efficacité de ces mouvements dans un pays comptant 152 millions d’électeurs et marqué par des divisions idéologiques flagrantes ne peut être sous-estimée. L’équilibre des forces politiques actuel souligne ce clivage, avec le courant de l’ancien président Bolsonaro dominant le Parlement tandis que ses adversaires contrôlent en grande partie les gouvernements locaux, ce qui rend les batailles électorales acharnées à travers le pays.
Menaces réelles
Certaines considèrent que les déclarations courageuses du président Lula contre les crimes d’Israël ne sont que des « exploits de Don Quichotte » et une tentative de clore son mandat avec un bilan moral et humain honorable. Cependant, des menaces réelles planent et pourraient compromettre sa présidence avant son terme, anéantissant ainsi les espoirs de son parti et de ses partisans, surtout compte tenu des relations étroites entre l’institution militaire, le lobby israélien et les évangélistes qui pourraient agir contre lui.