Sommaire
Disparition en action – L’effondrement de deux partis clés en Inde
La ville animée de Lucknow, dans le nord de l’Inde, abrite Lal Kuan, un quartier principalement habité par des Dalits, considérés comme en bas de l’échelle complexe des castes de l’Inde. Ces derniers sont réputés être un vote fidèle du Parti de la Bahujan Samaj (BSP), dirigé actuellement par Mayawati, une femme politique de 68 ans et ancienne ministre en chef de l’Uttar Pradesh, dont la capitale est Lucknow.
Dans les ruelles étroites de Lal Kuan, les symboles du BSP sont absents, remplacés par le drapeau safran du Bharatiya Janata Party (BJP) du Premier ministre indien Narendra Modi, omniprésent dans la région. Cette scène se répète à Etawah, à 230 km de là, où le Parti Samajwadi d’Akhilesh Yadav voit sa présence réduite au profit du BJP.
L’importance cruciale de l’Uttar Pradesh
L’Uttar Pradesh est l’État le plus peuplé de l’Inde et un enjeu électoral majeur, avec 80 sièges sur 543 à la Lok Sabha. Remporter l’Uttar Pradesh est un déterminant clé du gouvernement national à New Delhi.
Alors que l’Inde vote lors des élections nationales cruciales, la bataille pour remporter l’Uttar Pradesh est relancée. En 2019, le BJP a remporté 64 sièges dans l’État, tandis qu’une coalition BSP-SP et un autre parti régional ont obtenu 15 sièges. Cette année, le SP fait partie de l’alliance principale dirigée par le parti du Congrès indien, tandis que le BSP de Mayawati se présente seul.
Absence remarquée
Le SP et le BSP, qui dominaient autrefois le paysage politique de l’Uttar Pradesh, se retrouvent désormais en difficulté. La quasi-absence de campagnes dynamiques ou de publicités visibles des deux partis reflète un défi plus vaste auquel ils sont confrontés.
- Le SP s’appuie sur la communauté Yadav et le BSP sur les Jatavs, tous deux représentant des groupes sociaux spécifiques.
- Ces partis, autrefois en mesure de rassembler plusieurs communautés, semblent maintenant perdre leur attrait auprès des électeurs, laissant place à la montée en puissance du BJP.
Les défis du Parti Samajwadi
Le SP, fondé par Mulayam Singh Yadav dans les années 1990, a été confronté à des problèmes de gouvernance et de sécurité publique sous le gouvernement d’Akhilesh Yadav. Ce dernier est critiqué pour sa tolérance envers les politiciens voyous.
La montée en puissance du BJP s’explique par son message nationaliste hindou et la construction d’un temple à Ram, vecteurs de soutien considérables. En revanche, le SP est critiqué pour son leadership limité et sa concentration étroite sur les communautés Yadav et musulmanes.
Les échecs du BSP de Mayawati
Sous les mandats de Mayawati, le BSP était reconnu pour son efficacité administrative et la réduction de la criminalité. Cependant, des allégations de corruption, des départs de hauts dirigeants et une défaillance organisationnelle ont affaibli le parti.
Les supporters de tous bords louent encore l’administration de Mayawati, mais les critiques pointent du doigt une dilution de son programme central et une priorisation de l’enrichissement personnel, ce qui a nui au parti.
Conclusion
En somme, le déclin du SP et du BSP en Inde révèle les défis politiques majeurs auxquels ces partis clés sont confrontés. La montée en puissance du BJP, portée par son nationalisme hindou, a bouleversé le paysage politique indien et redessiné les enjeux électoraux dans l’Uttar Pradesh, un État crucial pour le pouvoir au niveau national.