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Actualité : Le procès des viols de Mazan et la diffusion des images en audiences
Le malaise souligné par la diffusion d’images et de vidéos lors des audiences liées aux viols de Mazan (Vaucluse) a conduit la cour à une décision significative. En effet, ce jeudi 20 septembre, il a été décidé de ne plus projeter ces contenus « systématiquement » durant les audiences. Désormais, tant le public que les journalistes doivent quitter la salle lors de ces projections.
Une décision cruciale face à l’indécence
La question de la diffusion des images illustrant les viols et les attouchements subis par Gisèle Pélicot a été tranchée ce jour-là par le président de la cour criminelle du Vaucluse. Ce procès exceptionnel, qui a débuté le 2 septembre et doit se poursuivre pendant quatre mois, concerne Dominique Pélicot, un septuagénaire accusé d’avoir administré des somnifères à son ex-femme afin de la livrer à une cinquantaine d’hommes qui l’ont abusée durant une année à Mazan.
Restriction de la diffusion des images
Désormais, les images particulièrement choquantes ne seront pas projetées au tribunal judiciaire d’Avignon en présence du public et des journalistes. Cela ne signifie pas pour autant un huis clos total. La décision de restreindre cette diffusion fait suite aux inquiétudes exprimées par l’avocat général, qui a soulevé la nécessité de prévenir une dérive vers le voyeurisme malsain qui pourrait nuire à la sérénité des audiences.
Une preuve cruciale pour l’affaire
Les images et vidéos, bien que troublantes, sont considérées comme cruciales pour établir la véracité des accusations portées. En effet, la victime, Gisèle Pélicot, âgée de 71 ans, avait elle-même souhaité rendre public son calvaire, pensant que la diffusion de ces images serait indispensable pour prouver l’horreur qu’elle a vécue.
Lors des débats, un accusé de 70 ans a nié toute implication dans les actes de viol, déclarant avoir réalisé seulement « un cunnilingus sans la langue », insinuant l’absence de pénétration. Dans ce contexte pesant, les audiences se poursuivent après le visionnage de ces vidéos, qui comptent parmi les 4000 éléments retrouvés sur divers supports informatiques appartenant à Dominique Pélicot. Il est important de noter que ces enregistrements avaient été réalisés à l’insu de sa femme, alors qu’elle était sous l’effet des anxiolytiques.
Le rôle du président de la cour
Dans ce procès atypique, l’utilisation des images vise à apporter des preuves tangibles concernant les accusations portées contre les 51 impliqués. Alors que certains d’entre eux se défendent en évoquant simplement des « attouchements », la projection des vidéos devant la cour devrait levée toute ambiguïté. L’usage d’éléments visuels pour éclairer les juges n’est pas inédit dans des affaires criminelles. Ce choix de diffusion est laissé à la discrétion du président de la cour, qui doit évaluer si cela contribue à établir la vérité.
Dans l’affaire des viols de Mazan, les principaux accusés, recrutés en ligne par Dominique Pélicot, évoquent plutôt un prétendu « jeu sexuel » ou « libertinage », arguant d’une manipulation de la part de l’ex-mari de Gisèle Pélicot.