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Dialogue à Montreux : avancées limitées pour le Soudan en crise
Après trois sessions de dialogue précédentes, une quatrième session a eu lieu en Suisse, organisée par une organisation française pour rapprocher les positions des parties soudanaises concernant un dialogue visant à mettre fin à la crise qui perdure depuis environ 19 mois. Les observateurs estiment que cette session a réalisé des progrès limités, bien que le document qui en est sorti n’ait rien de nouveau.
Contextualisation du Dialogue
La ville de Montreux a accueilli un dialogue informel entre des forces soudanaises, invité par le ministère des Affaires étrangères suisse et l’organisation française « Pro Mediation ». Parmi les participants se trouvaient des leaders de partis du Coalition des Forces Démocratiques Civiles, des factions de la coalition démocratique, ainsi que des personnalités civiles. En revanche, le dialogue a été boycotté par le Mouvement de Libération du Soudan dirigé par Mini Arko Minawi et le Mouvement de la Justice et de l’Égalité dirigé par Jibril Ibrahim.
Accords et Propositions
Les participants ont convenu, selon un document consulté par Al Jazeera, de principes visant à résoudre la crise au Soudan. Ils ont souligné l’importance d’un cessez-le-feu immédiat pour des raisons humanitaires et de création d’un environnement propice à une démarche politique. La nécessité d’une « armée unifiée et professionnelle, à l’écart des influences politiques et partisanes », a également été mise en avant.
Le document a réaffirmé l’unité du Soudan et l’établissement d’un État civil démocratique neutre, appelant à un système fédéral reconnaissant le droit des régions à gérer leurs affaires politiques, économiques et culturelles.
Réactions et Critiques
Mubarak Al-Fadil Al-Mahdi, président du Parti de l’Umma, considère que le dialogue à Montreux a marqué une avancée sans précédent, réunissant des forces politiques et civiles autour d’une proposition globale pour faire face à la crise. Cependant, des critiques surviennent concernant la formation d’une commission conjointe avec des forces alliées aux Forces de Soutien Rapide, considérées comme une couverture politique pour des milices impliquées dans des crimes graves.
Nour Al-Daem Taha, assistant président du Mouvement de Libération du Soudan, critique l’absence d’une référence claire aux violations commises par ces forces, estimant que cela affaiblit la position sur la responsabilité et la reddition des comptes.
Conclusion des Discussions
Les observateurs notent que les résultats du dialogue de Montreux n’apportent pas de solutions nouvelles et que l’échec à établir un dialogue global inclusive pourrait mener à des exclusions. Les critiques soulignent que les expériences passées au Soudan ayant lié les pistes militaires et politiques ont souvent abouti à un partage du pouvoir entre militaires et groupes armés, marginalisant les forces politiques.