Des officiers israéliens conseillent l’arrêt de la campagne contre l’UNRWA, une enquête en Australie
Des officiers de l’armée israélienne ont recommandé au chef d’état-major de mettre fin à la campagne de diffamation contre l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) alors que l’Australie enquête sur les allégations proférées par Israël contre l’agence qui a récemment averti que les habitants de Gaza « meurent devant les yeux du monde ».
Selon la chaîne israélienne 12, des officiers supérieurs de l’armée ont recommandé au chef d’état-major, Herzl Halevi, de cesser la campagne de diffamation contre l’UNRWA pour le moment.
Les officiers ont conseillé de ne pas intensifier la diffamation de l’agence à ce stade, en particulier avant les prochaines discussions au Congrès américain, ainsi qu’au niveau politique en Israël, pour définir des mécanismes de coopération avec l’UNRWA et trouver des alternatives.
Ils ont souligné que les fuites concernant l’agence qui ont poussé certains pays à suspendre leur financement n’étaient pas orchestrées par Israël. Selon la chaîne, les officiers craignent que la campagne de diffamation de l’UNRWA avant la mise en place d’une alternative ait des conséquences très négatives dans le secteur de Gaza.
Israël a accusé 12 employés de l’agence de complicité dans des attaques du mouvement de résistance islamique palestinien (Hamas) contre Israël le 7 octobre 2023, en marge de colonies dans les environs de Gaza, ce qui a conduit 18 pays et l’Union européenne à suspendre le financement de l’agence.
Étude des allégations
Par ailleurs, le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a déclaré aujourd’hui que son gouvernement enquêtait sur les allégations selon lesquelles certains employés de l’UNRWA étaient impliqués dans les attaques du 7 octobre 2023, après que l’Australie ait suspendu son financement de l’agence le mois dernier.
Selon un communiqué, Albanese a déclaré à la radio australienne que « nous examinons la question conjointement avec d’autres pays ayant des préoccupations similaires, tels que le Canada, le Royaume-Uni et les États-Unis. Nous voulons résoudre cela ».
Albanese a déclaré que son gouvernement souhaite s’assurer que « les allégations soient examinées de manière approfondie » pour que tous les fonds « soient dirigés vers l’objectif pour lequel ils ont été affectés », soulignant qu’il ne veut pas que « les gens meurent de faim » à Gaza et que « la seule organisation capable de fournir un tel soutien là-bas est l’UNRWA ».
En fin de mois dernier, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Suisse et la Finlande ont rejoint les États-Unis, l’Australie, le Canada dans la suspension du financement de l’agence humanitaire, tandis que l’agence a déclaré avoir ouvert une enquête sur plusieurs employés et rompu ses liens avec ces personnes.
La mort sous les yeux du monde
De son côté, l’UNRWA a averti hier dans un tweet sur son compte Twitter que les habitants de Gaza « meurent devant les yeux du monde » dans une catastrophe sans précédent.
L’agence a souligné la crise de la faim et la tragédie humanitaire qui s’aggrave jour après jour dans la bande de Gaza, en raison des attaques israéliennes et du siège. « Une catastrophe sans précédent se déroule devant nos yeux à Gaza », soulignant que « les gens meurent sous les yeux du monde ».
L’agence, qui a compté parmi ses plus grands contributeurs en 2022 les États-Unis, l’Allemagne et l’Union européenne, a affirmé à maintes reprises que sa capacité à fournir une aide humanitaire aux habitants de Gaza est sur le point de s’effondrer.
Plus tôt, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, avait qualifié l’UNRWA en janvier comme « l’épine dorsale de toutes les opérations de secours humanitaire à Gaza » et appelé tous les pays « à garantir la continuation des opérations de sauvetage vitales de l’UNRWA ».