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Des milliers de travailleurs de Gaza, qui étaient employés en Entité sioniste lorsque la guerre a éclaté, ont disparu depuis lors lors d’une campagne d’arrestation de masse. Des groupes de défense des droits de l’homme et des syndicats estiment que certains de ces travailleurs sont détenus illégalement dans des installations militaires en Cisjordanie occupée, suite à la révocation de leurs autorisations de travail en Entité sioniste. Les autorités israéliennes ont jusqu’ici refusé de divulguer les noms des personnes qu’elles détiennent.
Inquiétudes pour de nouvelles arrestations
Des groupes de défense des droits de l’homme s’inquiètent de nouvelles arrestations suite aux raids continus en Cisjordanie occupée.
Le témoignage de Walid
Walid, un travailleur palestinien né à Gaza, vivait en Cisjordanie occupée depuis plus de 25 ans lorsque Entité sioniste a lancé son bombardement incessant de Gaza, qui a déjà fait plus de 7 000 morts et a duré trois semaines. Le 8 octobre, il a été arrêté alors qu’il se rendait au travail et détenu dans une installation à Almon, également connue sous le nom d’Anatot, construite sur les ruines de la ville palestinienne d’Anata que l’Entité sioniste a confisquée à Jérusalem-Est occupée. Selon des organisations de défense des droits de l’homme, cette installation fait partie de celles réutilisées par le gouvernement israélien pour détenir des centaines de travailleurs de manière arbitraire, en violation du droit international.
Absence d’informations sur les détenus
Walid a décrit avoir été enfermé dans une « cage » sans toit, sous le soleil et sans nourriture, eau ou accès aux toilettes pendant trois jours, selon un témoignage écrit transmis à l’organisation israélienne de défense des droits de l’homme HaMoked et consulté par Al Jazeera. Il a ensuite été transféré dans une zone d’environ 300 mètres carrés où des centaines de travailleurs partageaient des toilettes chimiques. Lorsqu’il a demandé à contacter la Croix-Rouge, il a été insulté et battu par des soldats.
Walid a été libéré après que des officiers israéliens aient établi qu’il était résident de Cisjordanie, bien qu’il soit né à Gaza. Son témoignage est l’un des rares comptes rendus à avoir jusqu’à présent émergé des centres de détention où les travailleurs de Gaza ont été détenus incomunicado et sans représentation légale depuis le 7 octobre.
Où sont-ils détenus ?
Des organisations locales, dont HaMoked, ont demandé à la Haute Cour d’Entité sioniste de divulguer les noms et les lieux de détention des détenus et de veiller à ce que leurs conditions de détention soient humaines. Selon les pétitionnaires, certains Palestiniens auraient été détenus dans la région d’Almon — là où Walid était détenu — ainsi qu’à Ofer, près de Ramallah, et à Sde Teyman, près de Beer al-Sabe (Be’er Sheva), dans le désert du Naqab ou Néguev.
Refus de divulguer des informations
Les Forces de défense israéliennes et le Coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires ont refusé de commenter ou de fournir des informations supplémentaires sur le nombre de travailleurs dont les autorisations ont été révoquées, ainsi que sur le nombre de personnes emprisonnées et les motifs de leur détention.
Requête pour des informations et des conditions de détention humaines
Un groupe de six organisations locales, dont HaMoked, a déposé une requête auprès de la Haute Cour d’Entité sioniste pour divulguer les noms et les lieux de détention des détenus et pour garantir des conditions de détention humaines.
Arrestations de masse
Le ministre du Travail de l’Autorité palestinienne a estimé qu’environ 4 500 travailleurs ne peuvent pas être localisés et seraient détenus par les forces israéliennes. Selon les médias israéliens, 4 000 Palestiniens de Gaza seraient interrogés dans des installations de détention israéliennes concernant leur possible implication dans l’attaque.
Contexte de mesures punitives
Les arrestations de masse ont eu lieu dans le cadre de lois et d’amendements que des organisations de défense des droits de l’homme estiment être des mesures punitives. Le 18 octobre, le Parlement israélien a approuvé un plan temporaire qui prive les prisonniers palestiniens du droit à au moins 4,5 mètres carrés d’espace, permettant ainsi aux cellules qui abritaient auparavant cinq personnes d’en accueillir plus du double.
Selon Physicians for Human Rights Israel (PHRI), les autorités ont également coupé l’accès à l’électricité et à l’eau, limité le nombre de repas par jour, restreint les détenus à leurs cellules et empêché l’accès aux cliniques médicales et les visites de représentants légaux et d’autres responsables. Au moins deux détenus sont décédés en détention depuis le début de la dernière série d’hostilités.
Demande de respect du droit international
Les organisations de défense des droits de l’homme appellent les autorités israéliennes à respecter le droit international et à permettre l’accès à la nourriture, à l’eau et aux visites, et à cesser de se venger des prisonniers palestiniens.