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Des groupes de droits appellent à lever l’interdiction du hijab en France
Onze organisations de défense des droits et du sport ont lancé un appel pour mettre fin à l’interdiction imposée aux sportives françaises de porter le hijab, affirmant que cela compromet les célébrations des premiers Jeux olympiques qui promeuvent l’égalité des genres.
Alors que le Comité international olympique a annoncé en septembre dernier qu’il autoriserait les athlètes féminines à porter le hijab lors des Jeux de Paris, la ministre française des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a interdit aux athlètes françaises de le faire, déclarant qu’elles étaient tenues de respecter la « stricte séparation entre la religion et l’État » dans le pays.
Une violation des principes olympiques
La Fédération internationale des droits de l’homme a révélé hier la lettre envoyée le 24 mai dernier au président du CIO, Thomas Bach. La lettre souligne que l’interdiction contrevient à la Charte olympique et s’inscrit dans un problème plus large de discrimination contre les sportives musulmanes à tous les niveaux du sport en France.
Le rétablissement serait un pas important pour façonner un « véritable héritage vers l’égalité des genres en France en garantissant le respect et la protection du droit de toutes les femmes et filles à ne pas être discriminées, ainsi que leur droit de participer aux compétitions sportives ».
Résistance et conséquences
La lettre souligne que l’interdiction du hijab a entraîné discrimination, humiliation et choc chez les sportives musulmanes en France, certaines ayant quitté le pays pour rechercher des opportunités ailleurs.
Hélène Ba, joueuse de basket-ball française et fondatrice de l’organisation « Basketball for All », a déclaré lors d’une conférence de presse virtuelle hier : « L’équipe française devrait représenter la diversité de toute la communauté. C’est clairement une violation de la Charte olympique, en plus de violer nos droits et libertés fondamentaux ».
Elle a ajouté que la décision de l’interdiction « renforce les stéréotypes liés au sexe et au racisme, nourrissant la haine envers les musulmans déjà répandue dans une partie de la société française ».
Appel à l’action
Minky Worden, directrice des Initiatives mondiales à Human Rights Watch, a déclaré que même si l’interdiction était levée maintenant, à 45 jours seulement de l’ouverture des Jeux olympiques le 26 juillet, il serait déjà trop tard.
Elle a ajouté : « Les femmes et les filles ont déjà été exclues des entraînements et des compétitions nécessaires pour se qualifier pour les Jeux olympiques. Il est donc totalement impossible pour elles de concourir, en particulier avec seulement 45 jours restants. Le mal a déjà été fait ».