Des factions palestiniennes rejettent toute présence étrangère à Gaza
La [fronte populaire de libération de la Palestine](http://www.aljazeera.com) et les [Comités de la résistance populaire](http://www.aljazeera.com) ont averti ce dimanche des dangers du port flottant annoncé par les États-Unis sur la côte de [Gaza](http://www.aljazeera.com). Ils considèrent toute présence étrangère dans la région comme une force d’occupation.
Mise en garde contre le port flottant
Vendredi, le commandement central des États-Unis ([CENTCOM](http://www.aljazeera.com)) a annoncé le premier acheminement de camions humanitaires via le quai flottant à l’intérieur de Gaza.
Dans une déclaration, la fronte populaire a exprimé ses préoccupations : « La création d’un port flottant par l’administration américaine sur les côtes de Gaza suscite de l’inquiétude. Nous avertissons des risques d’utiliser ce port pour d’autres objectifs tels que le déplacement forcé ou la protection de l’occupation (israélienne), plutôt que pour acheminer des aides. »
La fronte a également averti « toute partie palestinienne, arabe ou internationale de coopérer avec l’administration américaine ou travailler dans ce port », soulignant la nécessité d’ouvrir tous les passages du secteur, y compris le passage frontalier de Rafah, comme alternative à ce port et pour garantir le flux d’aide sans restrictions.
Soutien de l’Égypte
La fronte a insisté sur le fait que le passage de Rafah est entièrement sous souveraineté palestinienne et égyptienne, et que sa gestion doit être déterminée par les deux parties, indépendamment du contrôle ou de l’intervention de l’occupation.
Elle a réitéré sa position contre toute présence « américaine, israélienne ou étrangère à Gaza, que ce soit au passage de Rafah ou ailleurs sur les terres ou les côtes du secteur », affirmant que la résistance traiterait ces forces comme des forces d’occupation.
« Un service pour l’ennemi »
Les Comités de la résistance populaire en Palestine ont également émis un avertissement contre le quai flottant américain situé sur la côte de Gaza. Ils ont déclaré : « Nous voyons une grande menace dans ce quai flottant et mettons en garde contre lui. L’administration américaine est un partenaire et un soutien majeur de l’agression et du génocide israélien contre notre peuple à Gaza ».
Ils ont qualifié le port de « service pour l’ennemi israélien, de geste publicitaire, et de tromperie destinée à légitimer le blocus et l’occupation du passage de Rafah. C’est une tentative de détourner l’attention du siège, du génocide et de la famine imposés depuis environ huit mois par Israël ».
Les Comités ont ajouté que « pour aider notre peuple, il faut d’abord arrêter la guerre, les tueries et les massacres, et cesser de soutenir son ennemi (Israël) avec des armes et de l’argent ».
Réactions supplémentaires
Hier, le Mouvement de libération nationale palestinien ([Fatah](http://www.aljazeera.com)) a déclaré que « l’exploitation du port flottant à Gaza renforce l’occupation et isole Gaza. La meilleure façon d’aider le secteur est d’arrêter l’agression ».
Le Mouvement de résistance islamique ([Hamas](http://www.aljazeera.com)) a également insisté hier que le quai flottant établi par Washington ne devrait pas remplacer l’ouverture de tous les passages terrestres.
Vendredi, des camions du [Programme alimentaire mondial](http://www.aljazeera.com) ont acheminé la cargaison du premier navire humanitaire accosté au quai flottant au large de Gaza. Il s’agissait d’un navire américain en provenance du port de Larnaca à Chypre.
Contexte du conflit
En mars dernier, la chaîne américaine NBC a rapporté que des responsables israéliens envisageaient de faire appel à des entreprises de sécurité privées internationales pour sécuriser la livraison d’aides à Gaza via le quai flottant.
La guerre israélienne contre Gaza, soutenue militairement, politiquement et en matière de renseignement par Washington, a entraîné plus de 114 000 morts et blessés palestiniens, principalement des enfants et des femmes, et environ 10 000 disparus, provoquant une destruction massive et une famine qui a coûté la vie à des enfants et des personnes âgées.
Israël poursuit la guerre depuis le 7 octobre 2023, malgré une résolution du [Conseil de sécurité des Nations unies](http://www.aljazeera.com) appelant à un cessez-le-feu immédiat, et malgré une demande de la Cour internationale de justice de prendre des mesures immédiates pour empêcher les actes de [génocide](http://www.aljazeera.com) et améliorer la situation humanitaire à Gaza.