Des dizaines de morts dans une attaque contre un village au Mali
Des hommes armés non identifiés ont tué environ 40 personnes lors d’une attaque contre un village dans le centre du Mali, ont déclaré des responsables locaux.
L’attaque a eu lieu lundi dans le village de Djiguibombo dans la région de Mopti, l’une des zones du nord et du centre du Mali où des groupes liés à al-Qaïda et à l’État islamique (EI) sont actifs depuis plus d’une décennie.
« Il s’agissait d’une attaque très grave, des hommes armés ont encerclé le village et ont tiré sur les gens », a déclaré Moulaye Guindo, le maire de la ville de Bankass, à l’agence de presse Reuters.
Deux responsables locaux, s’exprimant sous couvert d’anonymat, ont déclaré qu’environ 40 personnes avaient été tuées.
« Ce fut un carnage, ils ont encerclé le village où se déroulait un mariage … Il y avait de la panique, certaines personnes ont réussi à fuir, mais beaucoup ont été tuées, la plupart d’entre elles des hommes », a déclaré l’un des responsables.
Un représentant de la jeunesse locale a déclaré à l’agence de presse AFP que l’attaque avait commencé avant la tombée de la nuit et « a duré environ trois heures ».
« De nombreux habitants se sont enfuis vers la ville de Bandiagara. Ceux qui sont restés n’ont même pas pu enterrer dignement les morts », a-t-il déclaré.
Les responsables n’ont pas identifié les assaillants, et aucun groupe n’a revendiqué la responsabilité.
Des groupes alignés sur al-Qaïda et l’EI sont présents au Mali depuis 2015, s’emparant de territoires et rendant de vastes zones du pays ingouvernables.
La violence, qui a commencé dans le nord, s’est étendue au reste du pays cette année-là, lorsque la Katiba Macina, un groupe affilié à al-Qaïda, a été créée et dirigée par le prédicateur peul Amadou Kouffa.
Un gouvernement militaire a pris le pouvoir après un coup d’État en 2020, promettant de s’attaquer à l’insécurité croissante, mais les attaques restent monnaie courante. L’armée est également accusée d’abus des droits, selon des groupes internationaux de défense des droits.
En décembre, la mission des Nations unies au Mali, connue sous le nom de Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), a mis fin à une présence de 10 ans dans un retrait ordonné par le gouvernement militaire malien.
Depuis le coup d’État de 2020, les dirigeants militaires du Mali ont rompu leurs liens avec la France et les partenaires européens tout en se tournant politiquement et militairement vers la Russie.