Des dizaines de disparus après l’effondrement du barrage à Port-Soudan
Selon le bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, 64 personnes sont portées disparues suite à l’effondrement du barrage Arbaat, situé dans l’État de la Mer Rouge, au nord-ouest de Port-Soudan, à l’est du Soudan.
Incidents récents et impact sur la ville
Le barrage Arbaat s’est effondré dimanche dernier, compromettant l’approvisionnement en eau potable pour la ville de Port-Soudan, qui est devenue de facto la capitale du pays et un refuge relativement sûr pour le gouvernement, les agences de secours et des centaines de milliers de personnes déplacées.
Les inondations causées par de fortes pluies, qui ont débuté plus tôt dans le mois, ont causé des destructions dans tout le pays déjà ravagé par des combats violents qui dure depuis 500 jours entre l’armée soudanaise et les forces de soutien rapide paramilitaires.
Conséquences de la catastrophe naturelle
Cette catastrophe naturelle a causé des destructions même dans des zones où le conflit n’a pas eu un impact majeur.
Des habitants locaux ont rapporté que des personnes étaient piégées dans des zones élevées, sans nourriture et sans espoir de sauvetage. De plus, l’ONU indique que des centaines de milliers de familles ont été déplacées dans l’État nord, qui a également été relativement épargné par les combats.
Conditions de vie des déplacés
Le Programme alimentaire mondial a déclaré que les pluies avaient endommagé les camps de personnes déplacées, retardant la livraison d’une aide vitale à des millions de personnes exposées à une famine extrême, notamment à Darfour.
Les évaluations de l’ONU estiment que plus de 300 000 personnes ont été affectées par les inondations, qui ont également entraîné une recrudescence des cas de choléra pour la deuxième année consécutive. Un total de 1351 cas de choléra a été signalé jusqu’à mercredi dernier, un chiffre qui pourrait être inférieur à la réalité, car le ministère de la Santé, lié à l’armée, rencontre des difficultés pour accéder à de nombreuses zones contrôlées par les forces de soutien rapide.
Prévisions météorologiques et tensions humaines
Abou al-Qasem Moussa, chef de l’unité d’alerte précoce de l’Office national de météorologie du Soudan, a déclaré que les fortes pluies qui ont frappé de manière inhabituelle les zones désertiques étaient probablement dues aux changements climatiques. Il a ajouté que l’unité avait émis des alertes à ce sujet en mai dernier.
Traditionnellement, les pluies tombent au Soudan entre juin et octobre chaque année.
Contexte du conflit et appels à l’aide
Cette saison des pluies 2023 coïncide avec les souffrances persistantes dues à la guerre entre l’armée soudanaise et les forces de soutien rapide qui a débuté en avril 2023, faisant environ 18 800 morts et presque 10 millions de déplacés et de réfugiés, selon les Nations Unies.
Les appels à l’aide humanitaire se multiplient, tant sur le plan national qu’international, pour éviter une catastrophe humanitaire qui pourrait plonger des millions de personnes dans la famine et la mort en raison du manque de nourriture, le conflit s’étendant sur 12 des 18 États du pays.