Des corps carbonisés et des restes éparpillés à Gaza
Le nombre de victimes à l’école des Tabligh au quartier Al-Daraj (au centre de Gaza) a dépassé 100 corps, avec des dizaines de blessés et de disparus, lors de l’une des plus grandes massacres observées dans la bande de Gaza ces dernières semaines.
Le bureau de presse du gouvernement de Gaza a rapporté que le bombardement israélien de l’école des Tabligh a causé une véritable boucherie, faisant plus de 100 morts et de nombreuses blessures.
Le bureau a précisé, dans un communiqué, que l’armée d’occupation a directement frappé des personnes déplacées pendant qu’elles priaient à l’aube, ce qui a considérablement augmenté le nombre de martyrs. Des témoins oculaires ont indiqué que le bombardement a commencé juste après l’appel à la prière.
6 000 livres de munitions
Ismail Thawabta, directeur général du bureau de presse gouvernemental à Gaza, a déclaré que l’armée israélienne avait frappé l’école abritant des personnes déplacées avec trois missiles, chacun pesant 2 000 livres de munitions.
Il a confirmé que les forces d’occupation étaient conscientes de la présence de personnes déplacées dans l’école, ajoutant que le récit de l’armée israélienne concernant l’incident était plein de mensonges et d’informations erronées. Selon lui, l’armée essaie de justifier ses crimes à l’encontre du peuple palestinien par des déclarations mensongères.
Des difficultés majeures existent dans le transfert des corps des martyrs et des parties mutilées des blessés.
Des corps éparpillés et l’horreur parmi les civils
Le correspondant d’Al Jazeera à Gaza, Anas Al-Sharif, a rapporté que des corps de martyrs avaient été brûlés et éparpillés en morceaux carbonisés dans la zone du sanctuaire, certains se trouvant dans la cour de l’école, en raison de la violence du bombardement qui a frappé alors qu’ils prenaient part à la prière du matin.
Il a souligné que le bilan mentionné dans les déclarations officielles n’était qu’un bilan préliminaire, le nombre réel de martyrs étant probablement supérieur à celui annoncé jusqu’à présent.
Les conditions dans l’hôpital Al-Ahli arabe, où les blessés sont transportés, sont catastrophiques, avec un manque de lits pour les patients et l’incapacité du personnel médical à fournir les soins nécessaires en raison d’un manque d’équipements, de médicaments et de traitements, aggravé par la destruction continue du secteur de la santé et du blocus depuis le début des agressions le 7 octobre.
Israël admet le bombardement
L’armée israélienne a reconnu avoir bombardé l’école des Tabligh qui accueillait environ 2 000 personnes déplacées, endroit qui devait leur servir de refuge après avoir quitté leurs maisons.
Aviakhaï Adraï, porte-parole de l’armée israélienne, a indiqué dans un communiqué sur la plateforme X que, sur ordre des autorités militaires, une frappe aérienne a été menée contre ce qu’il qualifie de « terroristes » opérant depuis un quartier général militaire situé dans l’école.
Il a affirmé que des éléments du Hamas utilisaient l’école comme abri pour planifier des attaques contre les forces israéliennes.
Réactions internationales
En réaction, le ministère égyptien des Affaires étrangères a déclaré que le meurtre délibéré de Palestiniens témoigne d’un manque de volonté politique de la part d’Israël pour mettre fin à la guerre.
Le ministère jordanien des Affaires étrangères a condamné fermement le bombardement de l’école des Tabligh, qualifiant cet acte de violation flagrante du droit international et d’attaque systématique contre les civils.
Le mouvement Hamas a qualifié le massacre de l’école des Tabligh de « crime odieux » et d’escalade dangereuse des atrocités commises à Gaza, appelant le monde à agir pour arrêter ces meurtres contre des civils innocents.