Les députés Renaissance divisés sur Michel Barnier
Lors de la rentrée parlementaire de son groupe, le 10 septembre à Rosny-sur-Seine, Gabriel Attal, ex-Premier ministre et actuel leader des députés Renaissance, a exprimé sa détermination en affirmant : « Pas une majorité ne peut s’écrire sans nous. Pas un vote ne peut se gagner sans nous. » Ce message, transmis à son successeur, Michel Barnier, soulève des doutes quant à une possible union.
Un appel à la coopération
Bien que Michel Barnier, issu des Républicains, ait été présent pour un « apéritif républicain », les députés de l’ex-majorité présidentielle demeurent sceptiques sur une véritable collaboration. Barnier a, néanmoins, insisté sur la nécessité de travailler ensemble face à des enjeux graves pour le pays, promettant de respecter « toutes les sensibilités » du groupe présidentiel.
Des exigences claires
Gabriel Attal a insisté sur l’importance des exigences de son groupe, déclarant que leur soutien ne devrait pas être considéré comme acquis. Dans le communiqué du parti, il est spécifié qu’il n’y aura « pas de censure automatique, mais des exigences sur le fond sans chèque en blanc ». Attal souhaite ainsi établir un rapport de force avec le nouveau gouvernement.
Des tensions sous-jacentes
Les échanges ont été cordiaux en surface, mais l’entourage d’Attal exprime des réserves. Alors que certains députés Renaissance affichent des signes de méfiance, d’autres, comme Stéphane Travert, ont fait part de leur déception suite à la nomination de Barnier. Il a exprimé un profond malaise en évoquant le déséquilibre entre les membres du groupe.
Des attentes en matière de politique
Les députés ont communiqué leurs préoccupations concernant les politiques à venir. Un député a souligné que le groupe se divise en trois catégories : 20% inquiets, 20% enthousiastes et le reste vigilant. Plusieurs voix se sont élevées pour demander une attitude positive et une écoute des préoccupations du groupe, malgré les doutes qui subsistent.
La crainte d’une discordance
Au sein des députés Renaissance, une fracture semble se dessiner face aux projets de Barnier. Un député souligne l’importance d’une liberté de ton et d’une expression autonome, loin de l’époque où le groupe se réfugiait sous l’aile de l’exécutif. Les récentes dissensions ont renforcé des sentiments d’inquiétude quant à l’unité du groupe.
Des signaux d’alarme pour l’avenir
Le clivage gauche-droite est de retour, et des tensions internes pourraient ressurgir, particulièrement avec l’élection à la présidence du parti prévue en novembre. Deux députés ont déjà annoncé leur départ vers Horizons, le groupe d’Édouard Philippe, ce qui pourrait annoncer d’autres départs. L’incertitude demeure notamment autour de la possibilité d’une motion de censure contre Barnier.
Dans ce contexte, les députés Renaissance doivent naviguer entre loyauté envers l’exécutif et maintien de leurs valeurs politiques, tout en gardant un œil sur les évolutions qui pourraient remodeler la dynamique au sein de leur groupe.