Déploiement de troupes et coupure internet à N’Djamena, violences mortelles
Les forces de sécurité au Tchad ont encerclé le siège du Parti Socialiste Sans Frontières (PSF) après avoir accusé des « éléments » du principal parti d’opposition d’avoir lancé une attaque meurtrière contre l’agence de sécurité intérieure du pays.
Les violences à N’Djamena mercredi surviennent alors que les tensions s’intensifient à l’approche d’une élection présidentielle prévue pour mai et juin, qui pourrait ramener le Tchad à un régime constitutionnel après trois ans de règne militaire.
Situation tendue à N’Djamena
Al Jazeera rapporte qu’Ahmed Idris, basé à Abuja, au Nigéria voisin, a déclaré que la situation à N’Djamena restait instable. Les opérations de sécurité sont toujours en cours, avec le siège du PSF sous siège. Les forces de sécurité sont déployées dans les rues de la capitale, tandis qu’Internet et les téléphones sont perturbés dans la plupart des régions du pays.
Des témoins ont signalé des tirs nourris près du palais présidentiel et du siège du PSF, notamment.
Différents récits sur les incidents
Le gouvernement tchadien a affirmé que plusieurs personnes ont été tuées dans une attaque nocturne contre l’Agence Nationale de Sécurité d’État (ANSE), attribuant l’attaque à des militants du PSF. Les autorités ont déclaré que « la situation est désormais totalement sous contrôle » et que les responsables de l’attaque seront poursuivis.
Le PSF, cependant, a contesté cette version des faits. Son leader, Yahya Dillo, a soutenu que l’attaque contre la Cour Suprême était « mise en scène ». Le secrétaire général du PSF a déclaré que les morts près de l’agence de sécurité se sont produits lorsque des soldats ont ouvert le feu sur un groupe de militants du parti.
Contexte politique
Ces événements surviennent peu de temps après l’annonce par le Tchad de la tenue d’une élection présidentielle le 6 mai. L’opposant Dillo et le président intérimaire, Mahamat Idriss Deby Itno, prévoient de se présenter. Deby Itno a succédé à son père, Idriss Deby Itno, après sa mort en 2021, et s’était engagé à céder le pouvoir à un gouvernement élu après 18 mois, un délai non respecté avant le report des élections cette année.